Dérapage d’un ancien élu du peuple : silence complice de tous ?

24 February, 2015 - 15:38

Dans une sortie  sur la chaine privée EL Watanya, l’ancien sénateur  Sidi Ould Dahi a qualifié, avec une banalité déconcertante   de « grande réalisation » la déportation par Ould Taya  des populations noires du pays vers  le Sénégal qui ne sont revenues, selon lui, que  pour « occuper la Mauritanie ». Des propos  graves  surtout quand ils sortent de la bouche d’un honorable sénateur, représentant du peuple dans la chambre haute du parlement, censé avoir une hauteur de vue, le sens de la retenue.  Mais, ce qui est plus grave c’est qu’hormis  le FONADH, personne n’a réagi. Personne n’a condamné ces propos  négationnistes,  voire racistes. Même les progressistes se sont tus. Le sénateur s’est comporté comme ceux qui considèrent que tous « les noirs de ce pays sont des étrangers.»  Ould Taya  avait donc beaucoup de complices dans cette République Islamique et c’est à juste raison que les organisations de défense des victimes des années 1989 -1991 demandent  que la lumière soit faite sur cette page sombre du pays. La Mauritanie n’en sortirait que grandie.

Comme les politiques, les syndicats,  les organisations  de défense des droits de l’homme, les intellectuels, les autres médias se sont tous tus alors que ces propos  sont de nature à saper l’unité nationale de notre pays.

L’Union pour la République (UPR), le Parlement dans son ensemble  et même le gouvernement devraient tous se désolidariser de l’ « honorable » sénateur, lui demander, non seulement de retirer ses propos offensants mais aussi  et surtout de s’excuser auprès de tous ceux qui ont souffert de cette période  trouble de notre pays.

Il est regrettable que certains de nos jeunes journalistes  ne puissent pas  « maîtriser » leur sujet et par conséquent canaliser les dérives de leurs invités qui hélas souvent  tiennent des propos dont ils ignorent la portée sur des chaines de radios et de télévisions.  On est ici loin de la France où des journalistes sont souvent rappelés à l’ordre par le CSA, gendarme des médias voire par des confrères même.

En Mauritanie, la HAPA se doit de sévir plus fort contre  les dérives  auxquelles on assiste hélas  dans nos chaînes privées de télés et de radios.

Au Calame, nous condamnons toutes les dérives d’où qu’elles viennent.