Chronique:​​​​​​​ Entre Nous

2 May, 2024 - 10:03

On disait naguère : « Coupe de sa lèvre et fais-lui avaler » ou, comme au poker (ou au blind, c'est tout comme) : « prête-moi mon fonds et joue avec moi pour que je te mange ». Tout ça pour dire que notre démocratie – « démogâchis », comme dit l'autre… – est atypique avec tant de choses inédites, jamais vues, inouïes sur toute la planète Terre. Par exemple, sur la plus de dizaine de candidats déjà déclarés un seul un, par défaut, et deux, par excès, disposent des parrainages requis. Les autres font comme la hyène – notre Gaboune nationale – qui pleure sur le bien des autres. On raconte qu'autrefois, il y avait un homme qui venait au puits et disait à aux riverains de celui-ci : « laissez-moi abreuver mes animaux et ma rwaya (gourde) ou je fais ‘’tombement’’ dans le puits » (comme dirait Kodda). Exactement comme susurrent la grande majorité de nos candidats à l'élection présidentielle : « parrainez-moi, parrainez-moi, ô gens de l'INSAF, ou je ne me présente pas contre votre candidat. Sortez-moi de vos tiroirs cent formulaires de parrainage de conseillers et cinq de maires déjà signés ou je vais aller me faire attraper par l'armée malienne et leurs amis Wagner. » My CENI a envoyé à l’intérieur du pays des missions dont la composition m’a fait mourir de rire, avec des chefs de délégation particulièrement ciblés : un ancien fédéral du PRDS, des anciens administrateurs et autres dirigeants de l'UPR, et même des promoteurs d'initiatives en faveur de la réélection du président sortant/entrant, tous officiellement appliqués à expliquer que la future élection présidentielle sera organisée dans la plus grande transparence, l'équité entre les protagonistes  et toutes les conditions nécessaires pour un scrutin garanti extra-limpide et juste. Seront témoins les walis, les hakems, les responsables sécuritaires et, bien entendu, le louveteau à l'Est de Walata. Toutes choses qui n'engagent que ceux qui y croient. La seule guerre que la Mauritanie a poursuivie, c'était il y a presque cinquante ans. Je n'en rappellerai pas les résultats pour ne pas réveiller les mauvais démons. Juste une mise en garde à ces va-t-en-guerre qui veulent en découdre de leur langue avec un certain voisin. Un peu comme « la parole de Samba dans sa case »… Salut !

 

Sneiba El Kory