Le Calame : Vous êtes Maire INSAF de Moudjéria, Wilaya du Tagant au centre du pays depuis mai 2023.  Pouvez-vous nous évoquer le parcours du profane en politique que vous êtes?

 

 

Galledou Yahya : Merci au Calame pour l’occasion qu’il nous offre de parler de la commune de Moudjéria. J’ai eu l’honneur et le privilège d’être désigné parmi les fils de Moudjéria pour porter les couleurs de notre parti, INSAF. La proposition vient d’une demande de changement de la jeunesse qui a presque effectué une primaire avec ma sélection parmi plusieurs choix.

Ce fut un gros challenge, et nous nous sommes battus pour le relever.

Je tiens à préciser que je suis un soutien du programme de son Excellence le Président M. Mohamed Ould Cheikh Ghazouani et j’étais le coordinateur des opérations électorales de la Wilaya de Nouakchott-Nord lors de la Présidentielle 2019 et par la suite membre du Conseil National de notre parti INSAF qui a approuvé ma candidature comme Maire de Moudjéria.

 

Sur quel programme les populations vous ont-elles choisi ?

 

La ville de Moudjéria m’a vu naître et grandir, elle m’a beaucoup donné et au retour, je vais m’efforcer à lui rendre la monnaie de sa pièce. Si les populations de la commune ont porté leur choix sur ma modeste personne, c’est parce qu’elles m’estiment capable de relever les défis du moment. C’est vous dire qu’elles fondent un grand espoir sur le conseil municipal que nous avons mis en place, nous essaierons de ne pas les décevoir.

Mon programme se résume à redonner à Moudjéria son rayonnement d’antan.

Les grandes lignes de mon programme sont : régler les problèmes primaires de manque d’eau ; désensabler la ville ; désenclaver les villages proches pour redynamiser les activités commerciales ; réhabiliter les anciennes bâtisses; et travailler au développement de cette collectivité qui a un potentiel d’agriculture et d’élevage qui nécessite du travail et surtout vulgariser le tourisme national et international. Ne surtout pas oublier la jeunesse et œuvrer avec les départements concernés pour lui trouver des perspectives.

 

Cette cité historique a joué un rôle important par le passé, mais aujourd’hui, elle peine à émerger. Comment entendez-vous la sortir de sa situation actuelle ? De quels atouts dispose la commune pour se développer?

-Question très pertinente. La commune de Moudjéria, comme toutes les communes rurales, manque de moyens, vous le savez bien. Elle n’est pas bien dotée en ressources. L’essentielle de nos ressources provient de la subvention de l’Etat, c’est-à-dire le Fonds Régional de développement (FRD) dont une partie est consacrée au fonctionnement et l’autre à l’investissement. Les recettes sont quasi inexistantes, il n’y a pas de petites et moyennes entreprises pour les générer, l’agriculture et l’élevage sont très aléatoires vu la localisation dans une zone aride. Les défis sont, comme vous le voyez, énormes mais restent franchissables par la réalisation de forages, partenariats de coopération internes et externes et œuvrer sur le potentiel réel local.

Je précise aussi que le plus grand potentiel de Moudjeria est le potentiel humain riche de ses fils et filles qui peuvent la construite car c’est l’homme qui construit la cité !!!

Alors, face à cette situation, nous avons entrepris d’évaluer objectivement les besoins prioritaires de nos populations. Ils sont consignés dans un plan de développement communautaire. L’objectif est de fonder le développement de la commune d’abord sur ses ressources locales (maraichage, élevage, commerce, Tourisme), ensuite nous nous efforcerons d’attirer des partenaires au développement à travers des partenariats fructueux afin de mettre en place des infrastructures de base. Tous les fils de Moudjéria sont invités à s’impliquer car c’est une œuvre commune. Moudjéria est notre ville, nous devons la tirer vers le haut, c’est un devoir pour tous.

 

L’élection d’un Galledou à la tête de Moudjéria ne mérite-t-elle pas une petite explication ?

 

- Comme vous l’avez si bien dit, la ville de Moudjéria fut par le passé très attractive, une ville de brassage de plusieurs communautés venues de tous les coins du pays. C’est vous dire que la question de l’unité nationale a été réglée depuis longtemps à Moudjéria. Ici, on ne se pose pas ces questions. Le choix d’un Galledou, Soninké par son père venu de Kaédi enseigner dans cette ville à l’aube de l’indépendance, pour diriger la mairie de Moudjéria, n’est pas surprenant. Le parti INSAF n’a fait que conforter cette empreinte indélébile de cette cité. Cette ville nous montre l’exemple réel de l’Unité Nationale et le discours de Djéol trouve ici sur le terrain son vrai sens.

Moudjéria enseigne ici aux Mauritaniens l’amour et la fraternité entre toutes nos communautés loin de toutes divergences et je précise ici que le Maire de Moudjéria est le meilleur élude tout le pays avec un taux de 87.56%.

Cité administrative, Moudjéria était et demeure un grand carrefour, un passage obligé, par la passe de Echetf, des voitures vers le plateau du Tagant ; les caravanes venues du nord y faisaient des haltes on va s’évertuer à lui redonner ce rôle conformément au contexte actuel.

 

-A l’instar des autres régions, le Tagant va recevoir le président de la République, en tournée dans le pays depuis quelques semaines. Quel message allez-vous lui transmettre, moins d’une année avant la fin de son 1er quinquennat ?

 

-Comme toujours, le Tagant lui réservera un accueil digne et chaleureux, comme il sait le faire et comme il l’a fait depuis 2019 et en particulier les fils de Moudjéria. Aussi, nous allons profiter de son passage pour lui réitérer notre soutien. Pour ce qui est de la fin du premier quinquennat et perspectives d’échéances électorales futures, nous respectons les directives de notre parti INSAF et nous l’accompagnerons dans sa candidature pour briguer avec succès, pourquoi pas comme notre score, un second mandat que lui autorise notre constitution.

 

Propos recueillis par Dalay Lam