Sénatoriale à Tidjikja : Retour aux équilibres politiques au sein du département ?

3 February, 2015 - 10:57

Le renouvellement du seul  fauteuil de sénateur de Tidjikja  pourrait  restaurer la répartition des  charges électives  au niveau du parlement.  En effet,  les  deux postes de députés  et de sénateur  sont répartis depuis  l’instauration de la démocratie en Mauritanie entre  les trois pôles du département, à savoir Tidjikja ville, l’arrondissement de Rachid  et l’arrondissement de Ghoudiya  d’où provenait  le sénateur. Cette clef  de répartition a été rompue en 2007, suite au coup d’état qui a porté Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir. Le PRDS, qui venait d’être renversé avec Maouyaa Ould Sid’Ahmed Taya  perdit les élections  grâce à une alliance des indépendants et de l’UFP. Tidjikdja  et l’arrondissement de Tensigh arrachent  les deux postes de députés et de sénateur.  Les grands alliés Rachid et de Ghoudiya  perdent   leur monopole  sur le  sénateur et le député, mais gardent solidement  les mairies et leur alliance.

Les dernières élections  législatives ont  fait poindre un début d’évolution au sein des alliances dans le département. L’UPR investit  Sid’Ahmed Ould Dié, maire de la commune de Wahaatt (Rachid), homme incontournable et Sidi Ould Didi chef de file de l’UPR  au niveau de Tidjikja  mais aussi ami et allié de son colistier. Ils seront élus, au premier tour, haut les mains  grâce au soutien déterminant du pôle de Ghoudiya  qui n’a pas présenté un candidat  comme lors des municipales. On assiste alors à un rapprochement  pour ne pas dire des retrouvailles entre  la Jema’a de Ghoudiya  et  leurs alliés des deux autres pôles. C’est un euphémisme, car, en réalité, après l’intermède de 2007, les liens entre  ces alliés n’étaient pas totalement  rompus.  Et pour les observateurs avertis, le fait que le maire de Boubacar Ben Amar, élu sous  les couleurs d’El Wiam,  Me Saleck Ould Abdel Jelil, incontournable dans  la Moughtaa,  ne s’est pas présenté  au poste de député  contre  les candidats de l’UPR, lors des législatives de novembre dernier,  augurait  du retour  aux équilibres politiques locaux, à la répartition  des charges électives.  Le rapprochement entre  la Jema’a  locale de Ghoudiya et  ses alliés du département  pourrait se concrétiser par le retour  de ce pôle dans le giron du pouvoir, ce qui  se traduirait par l’investiture  par l’UPR  de l’actuel maire de Boubacar Ben Amer. L’homme  a rencontré la mission du parti à Tidjikja pour lui signifier son ambition de briguer, sous les couleurs de l’UPR le poste de sénateur, ce qui pourrait contribuer à pacifier davantage l’arène politique du département et son ancrage  dans le giron du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz. Les deux députés de l’UPR y ont joué un grand rôle.  L’affaire pourrait être réglée entre  l’UPR  et El Wiam, croient savoir certaines  confidences. Dans ce cadre Ould Abdel Jelil bénéficie, selon des sources  fiables du soutien des  acteurs politiques  des trois pôles de la Moughataa, quel que soit leur positionnement politique.