Procès de la décennie: Retrait du collectif de défense d’Aziz

10 October, 2023 - 15:33

Le collectif des avocats de la défense de l’ancien président, Mohamed ould Abdel Aziz, a décidé de se retirer de l’audience tenue lundi matin (11 octobre) par la cour de répression des infractions à caractère économique, pour une série de raisons liées à une « violation manifeste et répétée des droits de la défense », selon une annonce faite mardi par maître Ciré Clédor Ly.
Le document liste « 356 violations des droits de l’ex-président de la République, détenu arbitrairement par une juridiction incompétente, nonobstant une décision rendue par le Conseil Constitutionnel, qui affectait toute la procédure et dont la conséquence aurait dû  être l’annulation de cette dernière. Un précédent dangereux, pour ceux qui immanquablement, quitteront un jour le pouvoir ».
La déclaration dénonce « le  jeu favori de la cour, qui consiste en une violation des droits de l’accusé» dont le résultat se traduit par « de graves manquements touchant aux droits de la défense et au droit de tout justiciable à un procès équitable ».
En effet, « la cour a privé l’ex-président, des moyens de défense qui, devant une juridiction indépendante et impartiale, aurait pu entraîner comme verdict final : l’acquittement ».
Le document se réfère « aux arguments pertinents de droit présentés par le collectif des avocats de la défense, articulés autour du pacte international relatif aux droits civils et politiques de la Charte
Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), de la constitution de la République Islamique de Mauritanie », instruments en violation desquels « la cour a refusé à l’accusé le droit de présenter des témoins et de les faire interroger par la défense, sous le motif ahurissant que les conventions internationales ne sont que des généralités qui devraient être écartées au profit du droit interne et ce, au mépris de la constitution du pays, qui dispose du contraire».
Mohamed ould Abdel Aziz est déféré devant cette juridiction sur la base de plusieurs chefs d’inculpation liés à sa décennie de gouvernance (2008/2019) : « corruption, trafic d’influence, blanchiment… ».
Les avocats du collectif de défense dénoncent un procès politique, en violation de l’immunité attachée au statut de président de la République prévue l’article 93 de la constitution.