L'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz ou l'Ambiguïté Stratégique. Par Ely Ould Sid’Ahmed Ould Krombelé

5 October, 2022 - 16:50

Que veut l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz? Que l'on parle de lui à chaque instant, à travers les réseaux sociaux, ou qu'il fasse, à chaque fois la Une des journaux?  A parler de lui à charge, voilà qu'on nous taxerait  aussitôt d'ingrats, de vendus, de thuriféraires du régime de Mohamed Ould Ghazwani  et patati patata... Evoquer les tartufferies d’Ould Abdel Aziz relèverait  pour moi de ce qu'on appelle en diplomatie : l'ambiguïté stratégique. Une attitude pour un gouvernement à être ambigu sur certains aspects de sa politique étrangère. Tel est le cas spécifique de la position des Etats-Unis d'Amérique à l'égard de Taiwan, qu'ils ne reconnaissent pas, afin de ne pas vexer la République Populaire de Chine, mais qu'ils protègent et soutiennent à tous les niveaux. Cette même ambiguïté stratégique peut se révéler chez les individus, puisque ce sont eux qui font la politique. De par son comportement vis à vis du pouvoir du président Ghazwani, Ould Abdel Aziz cultive une attitude désinvolte, autrement légère et excessive.

  Personnellement, je suis curieux de savoir ce que veut mon frère de longue date Mohamed Ould Abdel Aziz, depuis qu'il a quitté le pouvoir en 2019? Regrette-t-il de n'avoir pas fait un 3éme mandat ou d'avoir cédé le pouvoir au président Ghazwani et pas à un autre? Voudrait-il revenir à la magistrature suprême; si oui, qu'il nous dise alors par quels moyens, comment et pourquoi?

   Malgré tous les agissements de notre protagoniste depuis 2019 et les différentes péripéties de son incroyable "odyssée", c'est à partir du 2 octobre 2022 que j'ai commencé à douter réellement de la santé mentale de l'ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz. Et surtout de sa faculté éthique, l'éthique, qui est d'abord la morale, mais également le principe de distinction entre le bien et le mal. 

 

 A/ Un ancien président ne doit pas faire ça

    Depuis son arrivée à Paris d'il y a quelques jours jusqu'à la fameuse rencontre ce dimanche 2 octobre avec la "diaspora" mauritanienne à Bordeaux, dans le sud-est de la France, Ould Abdel Aziz n'a véhiculé que des comportements impropres à la stature d'un ancien président. Vouloir jouer les modestes dans la rue ou dans un restaurant parisien en se photographiant avec des personnes dont on ignore la motivation, relèverait de l'ignorance. Aller à Bordeaux et vouloir faire l'apologie de ses deux mandats passés, devant un parterre d'hommes et de femmes , pas tous acquis à sa cause, alors même qu'on a un dossier pendant devant la justice, est suicidaire. Mais le ver est  dans le fruit depuis longtemps. La bulle cognitive qu’Ould Abdel Aziz a construite autour de sa personne (persona veut dire qui porte le masque), impérieuse et impavide, a commencé à se muer en relent victimaire depuis 2019, date à laquelle il a quitté le pouvoir. Or le militantisme victimaire se nourrit le plus souvent de résidus fantasmagoriques rejetés par une conscience qui faiblit. Cependant ce constat de faiblesse n'est pas à confondre avec le majestueux slogan du Mahatma Ghandi, qui  a prôné la non-violence à l'égard des colons anglais afin de conquérir l'indépendance de l'Union Indienne, sans "tambours ni trompettes".

   Mohamed Ould Abdel Aziz doit savoir que même ancien président, il demeure un symbole pour tous les mauritaniens. S'il se conduit bien, c'est le souhait de tous, s'il adopte une posture fangeuse, il détériore l'image de son pays. Il faut qu'il le sache. 

 

  B/ La conférence de Bordeaux ou l'initiative malheureuse de trop

      Même ceux qui avaient tendance à vouloir comprendre les agissements de Mohamed Ould Abdel Aziz, depuis 2019, commencent à se détourner de ses "raffarinades". Un officier formé dans de brillantes académies militaires doit toujours avoir le souci du bon comportement, à plus forte raison s'il accède au grade de général. Et que doit-il faire encore dès lors qu'il a passé deux mandatures à la tête de la République Islamique de Mauritanie? A mon humble avis, son comportement doit être exemplaire, digne d'un officier d'abord, ensuite d'un ancien chef d'Etat. Aziz doit savoir que le destin l'a choisi pour diriger la Mauritanie plus de dix ans. Il a passé le flambeau à son frère et ami Mohamed Ould Ghazwani, qui un jour cédera sa place à un autre mauritanien. Ainsi va la vie. Mon frère Aziz doit savoir également qu'il ne commande plus ni le Basep, ni les trois chefs de corps, encore moins la Banque Centrale, le Trésor, le Budget. C'est fini, mon cher frère, tu es devenu comme nous tous, un citoyen mauritanien mais avec l'avantage d'avoir été président de la République. C'est énorme comme héritage, monsieur le président. Un ancien président, même s'il n'a rien détourné est toujours à l'abri du besoin. D'ailleurs quel besoin pour quelqu'un qui dépense peu?

    Nous souhaiterions que le brouhaha qui a eu lieu le dimanche 2 Octobre 2022 à Bordeaux, qui a incité la police française à intervenir pour évacuer la salle, et qui a poussé notre ancien président à se cacher dans les toilettes, ne se répétât plus jamais. Monsieur le président Aziz, ayez une attitude introspective, de l'empathie pour vos concitoyens. Ainsi, votre égo surdimensionné XXL, doit  se détourner de sa "fangeuse grandeur" pour enfin se tourner vers les petites âmes S,M,L. 

 NB : J'aurais voulu vous dire ces paroles de vive voix, mais il est très difficile de vous trouver .Voici mon contact , 0615711628. Merci, un citoyen qui n'a rien contre vous.

   

Ely Ould Sid’Ahmed Ould Krombelé

France