Nouakchott : après la pluie, sale temps

13 August, 2022 - 14:31

Après la pluie, le beau temps dit un adage qui visiblement ne s’applique pas à la capitale mauritanienne qui a enregistré, dans la nuit du 13 aout sa deuxième pluie de l'hivernage 22. Une chaleur estivale envahit les maisons à Nouakchott  qui s’est réveillé les pieds dans l’eau. Un petit tour  dans les quartiers permet de  constater les dégâts. Les rues et ruelles sont gorgées  d’eau, lacs et mares ont conquis les espaces, rendant difficile le déplacement à pieds ou en voiture. Du coup certains conducteurs préfèrent laisser au garage leur véhicule pour éviter de dangereux nids de poules invisibles sous l’eau. Les taxis deviennent rares et certains profitent pour augmenter leurs tarifs.

A Arafat Mesjid Ennour, de nombreuses familles ont sorti les nattes, tapis et moustiquaires et autres couvertures, complètementmouillés.

Soit les toits ont suinté ou l'eau est rentrée par les parties non couvertes des maisons, soit été est passée par les portes d'entrée. Même au petit matin, certains s’attèlent à vider l’eau infiltrée dans leur demeure.

A Nouakchott, de nombreuses maisons ne sont pas adaptées aux pluies. Beaucoup de pères de familles ont bâti leur maison à la hâte, pressés  souvent de rompre d'avec le loyer. Il fallait trouver son toit quitte à l'améliorer ensuite. On en paie le prix pendant les fortes pluies.

Si à Arafat, quartier  construit sur une zone assez peu élevé et sablonneux, on imagine les dégâts dans les quartiers de la Sebkha, comme Elmina, Couva, Basra, SOCOGIM, Bagdad, Dar Naim, Ryad et surtout Dar El Beida. Dans ce dernier quartier de Nouakchott sud, des lacs et mares de la dernière pluie ne se sont pas asséchés. Davantage de dégâts en vue.

C’est  pour échapper à ces désagréments que nombre de Nouakchottois prient pour qu'il n'y pleuve pas, particulièrement les commerçants qui étalent leurs produits jusque dans les rues et sans abri,  ils souhaitent qu'elle aille arroser l'intérieur du pays, au grand bonheur des paysans et des pasteurs, oubliant une sagesse qui dit  que tout ce que la pluie détruit, elle le reconstruit de sitôt. 

Selon nos informations,  le département de M'Bagne qui a accusé un grand retard dans le démarrage de l'hivernage à enregistré, la aussi sa 3e pluie. Les 2 premières ont été espacées de plusieurs semaines. Ainsi, les premiers semis et les pousses d'herbe se sont vite asséchés mettant à rude épreuve le maigre cheptel qui n'a pas transhumé  vers le Senegal oriental ou vers le Mali. 

On imagine l'espoir que ces pluies ont ramené chez les paysans et éleveurs qui prient pour que l'hivernage s'installe définitivement et se poursuive jusqu'à fin octobre. Amine! Faute de quoi, récolter le Dieri devient hypothétique.