Témoignage sur un vol de Tunis Air

23 June, 2022 - 00:58

Le vol retour Tunis Nouakchott TU 523 du 19 Juin 2022 a été retardé d’une demi-heure car une quinzaine de passagers non munis de masques ont été empêchés, à l’entrée de l’appareil, d’embarquer à bord. Ces derniers, dont je faisais partie, ont fait valoir que rien ni personne ne les a informés de cette exigence de dernière minute : Ni à l’enregistrement ni au contrôle de sécurité encore moins à la derniere vérification d’embarquement.Il y avait des femmes et des enfants  qui pleuraient et une dame âgée et hypertendue a failli s’évanouir alors que le staff de Tunis Air est resté intraitable, sourd et méprisant. Un passager pourtant masqué a été brutalement expulsé car il a essayé de filmer la scène avec son smartphone. Il a fallu l’intervention d’un policier qui a expliqué que ce dernier avait un billet en classe affaires et détenait une carte abonné Gold pour ramener celui-ci in extremis dans l’avion. Certains passagers déjà à bord nous ont finalement’ ’sauvés’’ en nous donnant les incontournables masques.

A mon départ de Nouakchott 10 jours plutôt, j’ai été violemment apostrophé par un jeune agent de TA (dont je pouvais être le père) pour avoir prétendument ‘’ mal rangé ‘’ mon bagage de cabine. Durant le vol, J’ai sollicité en vain un verre d’eau. Inutile de rappeler que les passagers n’ont pas eu droit à un petit déjeuner le matin avant l’atterrissage, chose qu’offrent pourtant des compagnies de moindre importance.

 Ce n’est pas la première fois que les agents de cette compagnie se comportent mal avec les Mauritaniens qui constituent pourtant l’essentiel des clients de cette ligne NKctt -Tunis.

Au cours du vol, plusieurs passagers avaient chacun une histoire à raconter sur le caractère discourtois et dédaigneux du personnel de TA vis à  vis de nos compatriotes. Certains affirmaient que ce mauvais comportement à l’égard des Mauritaniens s’est même étendu aux employés de certains hôtels restaurants et cliniques de Tunis.

 « la Tunisie, disent-ils, jadis verte et accueillante, n’est plus ce qu’elle était ».

C’est à se demander même, si au lieu de ces humiliations continues vécues par les Mauritaniens  dans ‘’l’ambulance’’ (comme appellent ironiquement certains Tunisiens l’avion de Nouakchott), nous ne ferions pas mieux d’aller voir ailleurs, ou d’accepter de rester chez nous et se contenter de notre modeste couverture sanitaire, quitte à souffrir ou mourir, mais dans l’honneur et la dignité.

 
                                        Mohameden Mohamed Sidiya