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28 April, 2022 - 03:18

Les autorités brandissent le bâton contre les opérateurs Télécoms

Pointés du doigt pour la cherté et la mauvaise qualité de leurs services, les opérateurs de téléphonie mobile en Mauritanie vont devoir améliorer sans tarder leurs prestations sous peine de passer à la trappe. D’autant plus vite que les autorités projettent de revoir à la hausse les sanctions à leur encontre. Présentant les grandes lignes d’un projet de loi sur les communications électroniques et d’un décret concernant l’exploitation de leurs réseaux, Cheikh El Kébir Moulaye Taher, ministre de la Transition numérique, de l’innovation et de la modernisation de l’Administration, souligne :« Les sociétés de téléphonie mobile ont été à maintes reprises épinglées pour une qualité de service en deçà des engagements des cahiers des charges. Désormais », prévient-il, « le montant des sanctions que l’autorité de régulation aura à infliger en cas d’infractions, sera revu à la hausse. Le pourcentage prélevé sur le chiffre d'affaires passera de 1 à 3%, puis de 2 à 5%, en cas de récidive ». Et le ministre de préciser qu’il va travailler avec l’Autorité de régulation, afin notamment d’améliorer la qualité des services fournis par les différents opérateurs de téléphonie. « Certes », note-t-il, « la couverture-réseau répond aux cahiers des charges mais la qualité des services est très en deçà des attentes ». Son département va donc œuvrer pour améliorer les choses de façon progressive.

 

Situation nutritionnelle très préoccupante en Mauritanie et au Sahel

Selon la FAO, la situation nutritionnelle devient très préoccupante en Mauritanie et dans le reste de la région, notamment dans les pays sahéliens comme le Burkina Faso, le Mali, le Niger et le Tchad, où environ six millions d'enfants de moins de cinq ans risquent de souffrir de malnutrition aiguë en 2022. Les analyses menées au Sahel et au Nigeria font état d'une situation de crise ou d'urgence en plusieurs localités, notamment au Tchad, au Burkina Faso, au Mali et au Nigeria.  « La faim en Afrique de l'Ouest », s’alarme le Bureau régional de la FAO pour notre continent, « a atteint en dix ans un niveau record, alors que la région est confrontée à une crise sans précédent exacerbée par le conflit russo-ukrainien. Le nombre de femmes, d'hommes et d'enfants touchés par cette crise devrait atteindre un nouveau record en Juin 2022 – passant de 10,7 millions en 2019 à 41 millions en 2022 – si des mesures appropriées ne sont pas prises de toute urgence », révèle l’analyse du Cadre Harmonisé de la sécurité alimentaire publiée en Mars 2022.

À la suite de la conférence de haut niveau sur « La sécurité alimentaire et la situation nutritionnelle en Afrique de l'Ouest » organisée cette semaine à Paris, la FAO, le Fonds international de développement agricole (FIDA) et le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies appellent à des engagements politiques et financiers à plus long terme pour faire face à la pire insécurité alimentaire et nutritionnelle jamais connue dans la région depuis dix ans.

« La situation est en train de devenir incontrôlable. Les besoins augmentent beaucoup plus vite que notre capacité à y répondre actuellement, dans un environnement opérationnel extrêmement complexe et volatile », a déclaré Chris Nikoi, Directeur régional du PAM pour l'Afrique de l'Ouest et Centrale. « Les gouvernements et les partenaires doivent s'attaquer aux causes sous-jacentes de la faim et de la malnutrition. Des actions politiques audacieuses et rigoureuses sont dès maintenant nécessaires, notamment la levée des obstacles au commerce régional et la satisfaction des besoins les plus aiguës pendant une période de soudure qui s'annonce extrêmement difficile dans la région ».

Il existe un risque élevé que la crise alimentaire et nutritionnelle s'aggrave encore en raison de l'insécurité persistante qui continue de provoquer des déplacements massifs de population ; de l'impact de la crise climatique ; des systèmes alimentaires perturbés ; de la production alimentaire limitée ; des obstacles au commerce régional ; et des retombées socio-économiques de la pandémie qui a dévasté les économies nationales. En outre, le conflit en cours en Ukraine perturbe violemment le commerce mondial des denrées alimentaires, des engrais et des produits pétroliers, avec des prix déjà élevés des produits agricoles atteignant des sommets jamais vus dans la région depuis 2011.

Alors que l'augmentation des prix des denrées alimentaires de base a été constante dans tous les pays de la région, une hausse stupéfiante de 40 % par rapport à la moyenne sur cinq ans a été observée au Burkina Faso, au Liberia, au Mali et en Mauritanie, au Niger, au Nigeria, en Sierra Leone et au Togo, mettant les repas de base hors de portée de millions de femmes, d'hommes et d'enfants. « Cette crise alimentaire sans précédent qui frappe la sous-région est une opportunité de s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité alimentaire dans la sous-région, en développant des systèmes agro-alimentaires moins dépendants des chocs extérieurs et une agriculture locale plus productive et plus efficiente, avec un accent sur la consommation des produits locaux », a déclaré le docteur Gouantoueu Robert Guei, coordonnateur du Bureau Sous-régional de la FAO pour l’Afrique de l’Ouest et représentant de la FAO au Sénégal.