Le stade Ramdane de Rosso perd sa pelouse synthétique

25 December, 2014 - 09:06

Effet surprenant du projet « GOAL », la ville de Zouérate vient de s’arroger la pelouse synthétique, initialement destinée au stade Ramdane de Rosso. Faute d’approbation, par la commune de celui-ci, du contrat de concession du stade transférant ce patrimoine municipal à la ligue régionale de football du Trarza, le président de la Fédération de Football de la République Islamique de Mauritanie (FFRIM) a décidé de rendre l’ascenseur à son protecteur en faisant « cadeau » d'un projet vital à son mentor, le maire de Zouérate, Cheikh ould Baya. Ould Lekwar vient ainsi de « déporter » le projet vers Zouérate. Kaédi était pourtant sur la liste des futurs bénéficiaires. Aucun travail de sensibilisation et de plaidoyer n'a été entrepris, auprès des autorités locales, pour leur faire part de l'importance du projet et, surtout, du contrat de concession. Les autorités devaient céder le stade Ramdane à la FFRIM, via la ligue régionale de football du Trarza, mais rien n'a été entrepris à cet effet. Les fédéraux originaires du Trarza, forts nombreux, sont restés impuissants, face à la volonté de Ould Lekwar. Dans la cité minière, le début des travaux est annoncé pour janvier et leur achèvement en février.

Les sportifs rossossois pestent contre les divergences entre les différents acteurs locaux, à l’origine, selon eux, de la perte, pour la seconde fois, d’une pelouse synthétique. Durant son règne, Fassa Yérim n’avait pas voulu souscrire au formulaire d’engagement. Sidi Diarra, l’actuel locataire de l’hôtel de ville, n’a pas dérogé à la règle. Des incompréhensions seraient à l'origine de cette situation. Un bras de fer oppose deux jeunes loups pourtant issus de la même formation politique (El Wiam) : Sidi Diarra, député-maire de Rosso et Sidi Bouya ould Ahmedou (UPR) tentaient quelque peu de se neutraliser à travers cette affaire, ils y ont réussi, neutralisant, du coup, tous les Rossossois. Les deux camps se rejettent la responsabilité d'une situation aujourd'hui aussi embarrassante pour l’un que pour l’autre. Ils peuvent toujours la déplorer, elle est là et ils en partagent bel et bien la responsabilité. Le président de la Ligue régionale de football du Trarza, Sidi Bouya charge cependant l'édile de Rosso. Selon lui, le maire n'a pas voulu apposer ses paraphes à la lettre d'engagement pour une « question d'orgueil ». Sidi Bouya, qui est aussi président de l'ASC Gueumeul, a déclaré, au « Calame », que le maire avait voulu gérer lui-même le stade Ramdane et n'entendait pas céder cette gestion à une partie adverse, durant trente ans. C'est pourquoi il a catégoriquement refuse de signer. « C'est fort regrettable. Nous perdons ainsi un projet vital ».

Son de cloche inverse, du côté de Sidi Diarra. Il nous a fait savoir que l'actuelle équipe de la Ligue ne l'aurait jamais associé à ces activités ni fait parvenir le moindre courrier, depuis son installation à la tête de la municipalité. « Pour un projet aussi d'une grande importance, les responsables de la Ligue se sont contentés de me donner des explications verbales, sans me faire parvenir un document bien ficelé. Il était pourtant de bon sens de nous faire parvenir un dossier complet, en expliquant les tenants et aboutissants et nous donner le temps nécessaire de l'étudier. Au lieu de suivre ces plus élémentaires règles de procédure, les responsables de la Ligue m'ont demandé, tout simplement, de signer. Comprenez que nous ne pouvions pas obtempérer à ce genre de commandement », s'offusque le maire de la capitale régionale.

Il déplore la tournure prise par cette affaire. Et ne manque pas de rappeler que la Ligue avait voulu contourner la commune, à l'époque de Cissé mint Boïde, ministre de la Culture, de la jeunesse et des sports. « C'est le wali du Trarza qui m'a convoqué et fait part du dossier de la pelouse synthétique. Il m'avait demandé de l'étudier et de voir l'intérêt qu'il pourrait revêtir, pour notre ville. Les responsables de la Ligue n'ont qu'à assumer leurs responsabilités. Ce sont eux qui sont à l'origine de cette situation ubuesque ». Passés ses embrouillaminis, les protagonistes devront accorder leurs violons et permettre, au stade Ramdane, de bénéficier d'un troisième projet, en mars prochain. La promesse faite par l'équipe actuelle de la FFRIM, lors de la campagne de 2011, de le doter d’une pelouse synthétique et de la construction d’un siège, pour la ligue de football du Trarza,  a du mal à se matérialiser. Rappelons qu'une mission, composée du secrétaire général de la FFRIM et d’un expert technicien de la FIFA, avait effectué une visite, le 31 Mars dernier, à Rosso, pour étudier la mise en place de ladite pelouse. Signalons également que, depuis 2001, le stade de la capitale, devenu stade Cheikha ould Boïdiya, fait, lui, l'objet d'une concession de l'ex-commune de Nouakchott, au profit de la FFRIM, qui en constitue, aujourd'hui, le seul ancrage institutionnel. Forte de cette concession, la Fédération a demandé et obtenu, de la FIFA, la pose d'une pelouse synthétique, dans le cadre de son projet « Gagner en Afrique avec l'Afrique ». Le stade en a été doté en 2005. Elle a été réalisée par l'entreprise belge Lano-Sport, en sous-traitance avec EGB-TP, pour la partie « génie civil » des travaux. Un contrat de concession identique avait été signé, par la mairie de Nouadhibou, avec la ligue régionale de football, pour la gestion du stade municipal de la capitale économique.