TVM: Un débat de bonne tenue

4 August, 2021 - 17:53

Le dimanche soir (1er août), la TVM a organisé un débat autour du bilan des deux ans du président Ghazwani, à la tête du pays. Pour décortiquer ce sujet ambitieux, reconnaîtront d’emblée  les débateurs, la première  chaine nationale de télévision a mis autour de la table, le ministre des Affaires économiques et des secteurs productifs, Kane Ousmane, le vice-président de l’UPR, Mohamed Yahya Ould Horma, ancien ministre. Face à eux, il y avait le professeur Lô Gourmo, vice-président de l’UFP et Bilal Werzeg, ancien diplomate.

Durant plus d’une heure d’horloge, les débatteurs ont passé en revue la décrispation de l’arène politique, des chantiers lancés par le gouvernement (les mines, les perspectives du gaz et du pétrole, l’élevage, la réforme en vue de du secteur agricole, l’école, les impacts de la pandémie de la covid 19 sur l’économie mauritanienne et le panier de la ménagère...). Si du côté de la majorité, le  ministre et le vice-président de  l’UPR ont qualifié le bilan de « bon » voire  de « très bon », eu égard aux nombreux défis. Pour étayer leur affirmation, ils ont étalé, chiffres à l’appui  les réalisations et progrès obtenus dans divers domaines durant les deux années écoulées et  se sont félicités  du climat apaisé au plan politique et sécuritaire, annonçant dans la foulée de belles perspectives pour le pays, notamment avec l’hydrogène vert. Du côté de l’opposition, Lô Gourmo dira que  le bilan ressemble plutôt à la peau de panthère, avec des taches noires et des taches blanches, à  quoi rétorquera Ould Horma qu’il y a plus de tâches blanches que de noires. L’avocat dénoncera la persistance de certaines pratiques, comme les inégalités, l’incurie de l’administration, le refus de changement, les problèmes d’eau à l’intérieur du pays et  d’électricité jusqu’à Nouakchott. Il a de ce fait  incité le pouvoir à oser opérer de réels changements dans l’administration.  En somme, pour cet avocat, le bilan est mitigé.

Tous ont reconnu qu’en dépit de la pandémie de la COVID qui a ébranlé le monde entier, la Mauritanie ne s’est pas effondrée, mieux, elle a tenu bon et des actes significatifs ont été posés, en premier lieu, l’apaisement politique, après dix ans de tension entre le pouvoir et l’opposition. Ils ont tout de même  souhaité que les actes posés puissent se poursuivre, s’approfondir et  s’élargir. Et pour y arriver, les deux parties ont appelé à la tenue rapide des concertations ou dialogue, l’essentiel, ce n’est les vocables, dira Lô Gourmo, mais le contenu qu’on y met. Il s’est dit pressé de voir la feuille de route concoctée par la majorité et l’opposition mise en œuvre pour enfin mettre fin aux inégalités criantes  et des pratiques de l’ancien régime. Il faut estime Gourmo, rompre avec ces pratiques. Ould Werzeg, tout en notant une évolution positive au cours des deux années, en particulier dans  la diplomatie mauritanienne, pense que pour aller de l’avant, il faut  impérativement élargir, dans la perspective des concertations, la palette à d’autres personnalités et  partis  politiques, mais aussi poser de véritables actes dans le domaine social, en particulier dans  l’agriculture et  l’élevage...

 Ceux qui ont suivi le débat n’ont pas manqué d’apprécier  son contenu, sa tenue et son ambiance   décontractée au plateau du journaliste  Yedaly Fall ; les intervenants qui maitrisent bien leur sujet  se rendaient de belles  amabilités, loin des critiques et empoignades. Une atmosphère saluée et encouragée par le Pr. Lô Gourmo.