Partenariat renforcé entre Kinross et le gouvernement mauritanien

15 July, 2021 - 12:22

L’accord signé le 15 juillet entre le gouvernement mauritanien et TMLSA, filiale du minier canadien Kinross, active dans le pays depuis 2010, consacre la bonne entente entre les deux parties. Elle ouvre des perspectives prometteuses pour l’opérateur, dont les bonnes performances constituent un enjeu de taille pour l’économie du pays.

C’est une étape décisive dans les relations qui unissent le minier Kinross et le gouvernement mauritanien qui est intervenue le 15 juillet, treize mois jour pour jour après la signature de l’accord de principe, le 15 juin 2020. Ces dernières semaines, le ministre du Pétrole, de l’énergie et des Mines avait multiplié les signaux en faveur d’un rapprochement des deux parties. D’abord à travers des déclarations affirmant son soutien à l’opérateur minier, puis avec la venue d’une délégation ministérielle sur le site de Tasiast – une première depuis que le minier en a pris possession en 2010 –, suite à l’incendie qui s’y est déclaré mi-juin. À chaque fois, le gouvernement s’est appliqué à verbaliser ou mettre en scène des liens resserrés.

L’accord signé ce jour scelle la bonne entente retrouvée entre l’exécutif et le minier canadien, après les tensions qui avaient émaillé leurs relations sous la présidence Aziz. Il acte aussi la volonté partagée d’une plus grande transparence, l’accord confirmant la nomination par le gouvernement de deux observateurs au conseil d’administration de TMLSA.

 

Accord gagnant-gagnant

Côté pile, ce document entérine une disposition clé qui figurait dans le précédent accord de principe : la modernisation des structures de redevance devant permettre au pays de recevoir sa juste part des bénéfices économiques de la mine de Tasiast, a fortiori dans un contexte de cours élevé de l’or. À la clé, pour l’Etat, une redevance multipliée par deux, passant de 3 à 6%, voire à 6,5% en fonction du prix de l’or. L’accord consacre aussi le paiement par TMLSA de 10M USD à sa signature en règlement des questions litigieuses, ainsi qu’un appui continu au renforcement des capacités du ministère en charge des mines. Côté face, il permettra au géant aurifère de bénéficier du maintien des exonérations de taxes sur les carburants et du remboursement par le gouvernement d’environ 40M USD au titre des arriérés de TVA.

 

Un terrain déminé propice au renforcement des investissements de Kinross dans le pays et à l’avancée du projet Tasiast 24k, qui portera la capacité extractive quotidienne  du site à 24 000 tonnes d’ici la mi-2023, contre 16 000 actuellement. La zone prospective de Tasiast Sud, qui n’est pas une composante essentielle de ce projet, a été exclue de l’accord afin d’en accélérer la finalisation et de prioriser l’objectif commun de redémarrage du broyeur mis à l’arrêt suite à l’incendie survenu sur le site dans la nuit du 15 au 16 juin dernier.

 

Contributeur fiscal de premier plan

 

La signature de cet accord a été pour le ministre l’occasion de souligner et remercier l’opérateur minier pour son engagement pérenne. « Nous avons besoin de partenaires du secteur privé responsables et engagés sur le long terme en Mauritanie et nous continuerons à faire le nécessaire pour attirer et retenir des investisseurs réputés et expérimentés pour mener à bien des projets qui font avancer le développement du pays », a ainsi déclaré Abdessalam Ould Mohamed Saleh. De fait, entre 2011 et 2020, 3,3 Md USD ont été investis dans le pays, à travers la création d’emplois, le paiement d’impôts, de redevances et de taxes, ou encore la mise en œuvre de programmes pour soutenir le développement du pays. Dans l’intervalle, TMLSA a investi 2,8 Md USD pour renforcer ses capacités de traitement de la mine, ce qui a permis de les doubler. Autant d’investissements qui ont fait de TMLSA l’un des premiers contributeurs fiscaux du pays, avec 953 M USD versés à l’Etat entre 2010 et 2020, soit 10 % de ses recettes annuelles totales. 

 

Après avoir lancé un plan de relance économique en septembre dernier, le pays est plus que jamais tributaire des revenus de son secteur extractif, le secteur minier représentant à lui seul environ 30 % des revenus de l’Etat et 80 % de la totalité des investissements étrangers en Mauritanie concernent l'industrie minière. D’où les efforts redoublés du gouvernement qui entend maximiser les recettes que le pays tire de l’exploitation de ses ressources et valoriser les opérateurs fidèles, a fortiori lorsqu’ils jouent le jeu de la « mauritanisation » et du transfert de compétences - TMLSA emploie aujourd’hui quasi-exclusivement (97,5%) des autochtones, y compris à des postes de direction. Un juste retour des choses pour celui qui figure parmi les pionniers à avoir considéré la Mauritanie comme une destination d’investissement et qui a fait de Tasiast une mine de classe mondiale et un partenaire économique de premier plan pour le pays.

 

 Ben Abdalla