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22 April, 2021 - 03:35

Ghazouani brise la glace et reçoit Samba Thiam

Après le ballet incessant au Palais gris des leaders de l’opposition et responsables de la Société civile, le chef de l’État vient de franchir un nouveau pas. Normalisation des relations avec l’opposition oblige, Ghazwani  a « brisé la glace », en recevant, mardi dernier et pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir, Samba Thiam, président des Forces Progressistes pour le Changement (FPC).

« Timide au départ, l’entrevue s’est achevée dans un climat serein », affirme le leader noir dans un post sur sa page Facebook. La rencontre a été consacrée  à des « généralités relatives à la vision de son mouvement pour la participation à la discussion des problèmes dans l’intérêt de la Nation » ;à faire en sorte que « la diversité ne tourne pas en adversité », étant entendu que personne n’a l’apanage du patriotisme.

Pour Samba Thiam, « discuter ou se parler des défis nationaux entre acteurs politiques est en soi un prélude à une solution ». Et de citer l’adage : « un problème débattu est à moitié résolu ». Une bonne direction que le président des FPC renouvelle la disponibilité de son mouvement à soutenir et accompagner dans toutes ses étapes. La volonté du président de la République de décrisper la situation  politique est considérée par le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie comme une « amorce de solution à la marginalisation des leaders négro-africains par le système qu’ils qualifient de racisme d’État ». Le pouvoir vraiment décidé de mettre fin à la diabolisation des FPC ? Les observateurs attendent de voir…

Samba Thiam avait adressé, il y a quelques jours, une lettre au président de la Cour suprême pour protester contre le retard dans la délivrance du récépissé de son parti. « N’ayant plus  d’autre choix, j’ai besoin, après cinq années de patience  dans la discrétion, de porter cette fois la chose devant l’opinion mauritanienne ; au-devant des mauritaniens honnêtes, courageux, épris de justice, soucieux de la bonne marche de notre administration mais, surtout, résolus à combattre  ces flagrantes injustices, où qu’elles soient ».

Toujours auprès de ladite Cour, son dossier pour la régularisation de sa situation personnelle est en souffrance depuis 2015, pour des raisons politiques évidentes liées à son statut d’ancien dirigeant des FLAM. Une situation injustifiable. « Il y a, par ailleurs et soit dit en passant, comme une fixation  sur mon parti et un acharnement sur ma personne, en termes de droit individuel citoyen dénié. En effet, de tout le groupe  des  prisonniers politiques, civils et militaires, de Walata de 1986  et au-delà, je demeure aujourd’hui le seul vivant à l’intérieur du pays, qui se voit refuser toute  indemnisation  et droit  à pension. Pour des raisons de positionnement politique, manifestement ... », faisait-il état dans sa correspondance.

« Régulièrement  programmé, mon dossier », déplorait-il, « se retrouve toujours déprogrammé, à quelques heures  des séances du tribunal. Au dernier épisode –Novembre 2020– les personnes en charge ont fait comprendre à mon avocat que l’affaire avait été  jugée  mais qu’il ne pouvait être informé  du verdict... » C’est ça, l’image de notre République…Islamique ? Je reviens donc, encore une fois Monsieur le Président, vous demander de dire le Droit qui, nous en sommes persuadés,  mes camarades et moi, serait, s’il était  dit, en notre faveur », concluait-il.

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Biram prône le dialogue avec les djihadistes

En conférence de presse le mardi 13 Avril, le président d’IRA Mauritanie et député BiramD ah Abeïd a lancé un appel au régime de Ghazwani à inviter au dialogue les extrémistes djihadistes non condamnés pour des crimes de sang. « Beaucoup de jeunes », fait-il remarquer, «  sont en prison pour avoir adopté la pensée djihadiste ou été actifs dans les recrutements. Nombre d’entre eux ont compris qu’ils étaient dans l’erreur et ont renoncé au takfirisme violent ». En 2010, le pouvoir mauritanien avait initié, entre les principaux oulémas et ces prisonniers, un dialogue constructif qui avait abouti à la libération de certains d’entre eux.

« Un autre groupe est resté et a beaucoup souffert », dit Biram, « de l’ignorance de la grille judiciaire car, dans la mentalité du Mauritanien, être condamné pour terrorisme signifie subir toutes les tracasseries. » Le leader abolitionniste demande à ce qu’on réfléchisse à solutionner le takfirisme par le dialogue. Une requête adressée au président de la République et « à la personnalité qui devrait piloter ce dossier […] une personnalité de choix ».