Faits divers… Faits divers… Faits divers…

11 December, 2014 - 00:40

L’insécurité gagne les hôpitaux

Il y a quelques jours, l’hôpital Essadagha (L’Amitié) grouille de monde, comme d’habitude le matin. Des files d’attente à n’en plus finir, devant les guichets, les bureaux de consultation et le laboratoire. Mais on peut penser à tout, sauf à la délinquance, dans cet hôpital situé dans un quartier parmi les plus populaires de Nouakchott. Et pourtant…

Au service de radiologie, il n’y a qu’un seul technicien en place. Le voilà à se changer pour recevoir son premier patient. Soudain, un solide gaillard de teint foncé, habillé d’un tee shirt et d’un vieux pantalon pénètre dans la salle, armé d’un poignard. « Vides tes poches et vite ! », ordonne-t-il à l’infirmier. « Pas de problèmes », répond celui-ci, pour le rassurer et entamer sa garde. Seulement voilà : le technicien est un ancien militaire entraîné à affronter ce genre de situation. Il fait semblant de chercher dans ses poches, fait un pas en arrière et… hop ! En une fraction de seconde, il se saisit d’une chaise, l’envoie vers le bandit qui perd l’équilibre et chute. Le poignard tombe de ses mains. Il essaie bien de le reprendre mais un coup de pied de l’ex-militaire cloue sa main, avant de s’asseoir dessus et d’appeler à l’aide.

Un peu plus tard, des éléments du poste de police viennent embarquer l’assaillant, menottes au poing. Il s’agit d’un récidiviste fraichement sorti de prison. Au cours de son audition, il a avoué qu’il poursuivait quelqu’un qui venait d’effectuer un retrait dans une agence bancaire proche. Sa victime était entrée dans l’hôpital, il en avait perdu la trace, avant de la confondre avec le technicien radio.

 

« Djamé » en liberté

Depuis une semaine, les éléments de recherche des commissariats d’Arafat sont aux aguets. Les citoyens sont inquiets. Car un tristement célèbre bandit de grand chemin vient d’obtenir une liberté provisoire, suite aux efforts de son avocat auprès du Parquet. Il s’agit du fameux « Djamé ». Agé d’à peine vingt ans, ce jeune récidiviste a déjà effectué plusieurs séjours derrière les barreaux. Il est spécialisé dans le vol à main armée et les cambriolages. Son dernier passage en prison, c’était suite à la terreur qu’il avait semée, il y a plus d’une année, à Ten Soueïlim et Dar Naïm. Il avait été pris au piège dans une maison qu’il cambriolait et s’était trouvé, nez-à-nez, avec son propriétaire qui revenait tardivement à demeure. Après une rude bagarre dans l’obscurité, « Djamé » avait fini par s’enfuir, non sans plaies et bosses, avant d’être coincé par la police. Généralement, ce malfaiteur ne se déplace qu’à bord d’un véhicule volé. Il a un complice auquel aucune portière ne résiste et sait parfaitement forcer les neimans des voitures.

 

Les jeunes de la mosquée écroués

Comme nous le relations dans une de nos éditions passées, trois jeunes délinquants avaient détourné une voiture aux environs du marché Lekbeïd et fui. Son propriétaire leur avait jeté une pierre qui avait grièvement blessé l’un d’eux. Dans leur fuite, le véhicule avait tamponné une jeune fille et continué sa course vers le Sud-est. Pris en filature par un vaillant gendarme, ils s’étaient affolés et la poursuite infernale s’était terminée dans les murs d’une mosquée, non loin du marché Othman. Deux des bandits avaient pris le large, abandonnant  le troisième, blessé et coincé dans la voiture. Embarqué au commissariat de police d’Arafat 2, il sera rejoint par ses complices le lendemain. Ce trio a passé quelques jours en garde-à-vue au commissariat, avant d’être déféré et écroué.

 

Le garde chef de bande arrêté et relâché aussitôt

Cela fait quelques mois qu’un garde en tenue, armé de pistolet, sème la terreur au Carrefour et à Arafat, en compagnie de ses complices armés de machettes. Ils n’opèrent généralement que très tard la nuit ou très tôt le matin. Ils ne ciblent que les boutiques où il n’y a qu’une seule personne. Le garde arrête sa voiture devant le magasin. Il descend le premier, pour soi-disant faire des achats, alors qu’il ne vient qu’en éclaireur, histoire de s’assurer qu’il n’y a pas plus d’une personne dans la boutique. Dans le cas contraire, il demande au boutiquier un article qui ne fait pas partie des marchandises exposées et repart aussitôt. Mais, le cas échéant, voilà le garde vite rejoint par son second, tandis que le troisième fait le guet devant. L’homme à la machette menace le boutiquier de son arme, pendant que le garde vide les tiroirs. Ainsi ont-ils encore opéré, la semaine dernière, non loin du commissariat d’Arafat 2. Alertés, les éléments de recherches, qui le connaissent bien, l’ont très vite coffré, avec ses hommes, avant de le déférer au Parquet. Mais, « quelques heures plus tard », affirme une source de la police, « l’officier de la Garde qui le protège est intervenu auprès du commissaire pour le faire relâcher ». Jusqu'à quand ce petit manège va-t-il prospérer ?

Mosy