Aliou Samba NDiaye, usinier dans la filière riz, PDG « Etablissement Agro-Industriel de Kaédi » : ‘’Depuis 1977, la filière riz à Kaédi n’a pas évolué, la superficie des périmètres est restée la même’’

26 November, 2020 - 00:01

Le Calame : Quelle bilan faites-vous de la récente visite de travail de 3 jours à Kaédi du président de la République ?
Aliou Samba NDiaye : Dans un vaste élan républicain, autorités administratives, élus nationaux, locaux et populations, ont réservé au président Mohamed Cheikh El Ghazouani un accueil digne de son rang, dans une wilaya à vocation agropastorale. Ce fait est l’expression de l’espoir que tous les mauritaniens et particulièrement les acteurs de la filière agricole, attendent de la mise en œuvre de son programme, dont certains axes devraient permettre au secteur de vaincre définitivement les crises récurrentes qui le secouent depuis plusieurs années.

 Vous êtes un acteur engagé dans la filière riz depuis quelques années grâce à des unités industrielles. Comment avez géré cet événement ?
Nos  2 usines de décorticage de riz   portent les noms « d’Agro-Industrielle  de Kaédi » et « Industrie du Riz du Gorgol ».A l’occasion de cette visite, nous avons  mobilisé environ 400 femmes en Melhfa blancs et 150 hommes en gilets jaunes et oranges, accompagnés d’une bonne ambiance au son de tam-tams pour donner à la fête un aspect coloré.

Mais au-delà de l’aspect animation, quelle est le poids de  vos usines ?
Nous avons une petite  unité de décorticage, celle  dénommée » Industrie du Riz du Gorgol » dotée d’une capacité de8 tonnes/jour. Quant à l’unité Agro-Industrielle de Kaédi, elle est en mesure de traiter 32 tonnes/jour.

La filière riz est actuellement campagne hivernale. Quels sont les problèmes auxquels sont confrontés les agriculteurs ?

Les 4 motopompes sont tombées en panne en pleine campagne agricole. Au-delà de cette question ponctuelle, la filière riz à Kaédi n’a pas évolué. Depuis 1977, la superficie des périmètres est restée la même. Par ailleurs, les zones amenées sont confrontées à des problèmes d’irrigation.
Par exemple, le PPGII compte 3000 hectares, parmi lesquels 1000 seulement sont mis en valeur. Ici également, l’accès à l’eau reste une véritable équation. Par ailleurs, il y a également les problèmes auxquels nous sommes confrontés en tant qu’usiniers. Il s’agit notamment d’un manque cruel de moyens, qui rend impossible toute possibilité d’assistance aux agriculteurs. Une triste réalité ressentie face à l’équation de la panne actuelle des motopompes.

 Quelle solution proposez-vous face à cette situation ?

 Nous souhaitons l’aménagement des 2000 hectares restants. Ce qui permettrait de contribuer à la réduction du chômage des jeunes et à contenir le problème de l’immigration irrégulière.

En plus des PPGI et PPGII, d’autres terres susceptibles de faire l’objet de nouveaux aménagements existent à Kaédi, notamment dans les environs immédiats du fleuve (Wam, Guirate, Wandama).

 

Propos recueillis par AS