Faits divers… Faits divers… Faits divers…

12 November, 2020 - 00:38

La fille de Son Excellence

Les marchands de devises sont toujours aux aguets sur les carrefours de l'axe El Haj Oumar qui relie Tevragh Zeïna au marché Capitale. De bonne heure le matin à tard la nuit, de jeunes hommes debout sur les trottoirs hèlent de la main les automobilistes. Ils ont ordinairement en poche l'équivalent d'un demi-million d'UM en devises. Et de négocier directement avec le client, en s’espérant un bénéfice substantiel, si celui-là veut échanger une petite somme. Pour des montants plus conséquents, ils le conduisent auprès de leurs patrons au marché...

Vendredi dernier, l’un de ces pauvres marchands se tient au carrefour cinéma Oasis. Une Toyota Corolla s'arrête à ses pieds. Une jeune fille est au volant, deux jeunes hommes l’accompagnent. L'un d'eux descend et demande deux milles euros. « La fille de Son Excellence le Ministre en a besoin pour voyager ce soir. –. Pas de problème », répond le changeur, « mais je dois passer à la boutique de mon patron pour compléter la somme ». Le jeune homme embarque dans la voiture qui continue vers le marché. « Attendez-moi là, je reviens avec les euros ». Aussitôt dit, aussitôt fait. La fille de Son Excellence sort maintenant des liasses d’ouguiyas de son sac et commence à compter. « Ha, ilman que deux cent mille, je les ai à la maison, accompagne-nous là-bas pour faire l’échange sans trop perdre de temps. – Bien sûr ! » En route donc vers le quartier F Nord de Tevragh Zeïna !On s’arrête au coin d’une rue, la demoiselle descend, revient quelques minutes plus tard et remet au marchand le manquant. « Le compte y est ! », se réjouit celui-là. L’échange se conclut et voici notre heureux cambiste déposé au bord de l’avenue. « Bon voyage, mademoiselle la fille de Son Excellence ! ».

Las !Le retour au marché révèle la farine où le pauvre marchand s’est fait rouler : la quasi-totalité des billets sont faux. Son patron l'accompagne aussitôt à la recherche de ses clients. En vain : personne du quartier où s’est fait la transaction n’y connaît la moindre fille de ministre ! On retiendra, de cette histoire, qu'une fille devenue celèbre s'adonnait naguère à ce genre d'escroquerie. Elle connut la prison puis s'exila du pays.

 

Un lycéen poignardé

La délinquance en milieu scolaire ne cesse de préoccuper les autorités et les parents d'élèves. Des crimes et délits sont quotidiennement commis dans les établissements d’enseignement ou leurs environs immédiats. Les dealers et autres distributeurs de stupéfiants y fourguent quantité de drogues. À Riyad, des bandes de malfaiteurs descendent sur les collèges et obligent tout le monde à déguerpir. Les deux meurtres qui furent perpétrés, il y a plus d'une année au lycée et au collège Dar Naïm, hantent toujours les mémoires. Un récidiviste était venu régler ses comptes avec un élève en le tuant à coups de poignard, au vu et au su des élèves, sans que personne ne bronche. Le second meurtre a eu lieu il y a quelques mois. Le fils du wali de Nouakchott-Nord a été assassiné par des bandits qui voulaient s'emparer de son téléphone...

Il y a quelques jours vers onze heures, de jeunes élèves du lycée El Jedida du Ksar jouent devant l'établissement Une altercation éclate soudain entre deux d’entre eux. L'un tabasse l'autre qui réplique en plantant son couteau au bras de son agresseur. Le blessé est rapidement évacué à  l‘hôpital, le « blesseur » se retrouve en garde-à-vue au commissariat du Ksar 1. Objet probable de la rixe : les faveurs  d’une jeune fille...

Mosy