Président : je suis venu te redire que...Je reviens !

17 September, 2020 - 16:14

Eumma Ba3dou.Quelle que soit la suite (Mehma dit Sibeweyhi): «nous t'adresserons une parole lourde» (Inna senoulqui 3aleyka qawlane thaqilane.Coran, LXXIII-5). Les messageries judiciaires et médiatiques sont les ultimes émotions de notre défunte fraternité putschiste.

 

Trumpismes sionistes

En effet, je fus tiré du lit sous la pression duplexe de notre marraine coloniale (F24) qui saigne de son corps armé dans notre Soudan malien où ta clientèle confrérique mine le destin collectif. Marianne frémit au rythme de tes trumpismes sionistes et leurs rumeurs de noces orientales sur pasodoble golfique entre émirs potiches : «les Émirats arabes unis prennent en compte les intérêts de la nation arabe et du peuple palestinien dans toutes leurs positions». Par-delà ses tropismes bibliques et atlantistes, tes diverticules diplomatiques sabordent ses chasses gardées dans le brasier sahélo-saharien. Outre les eurobidons de ta banque centrale, tes pommades soufies en engraissent tous les ennemis. Intenable parjure de tes serments de loyautés diverses et opposites (Le Monde,3-12-19).

 

Oligarques boulimiques

Pour anticiper le chaos, il fallait brider la volonté de t'épargner nommément. À surjouer le conflit indirect pour rassurer l'armée, nos parrains en redoutent l'ankylose face aux légions tribales de ton interminable liste de bouc-émissaires. Outre les tares de nos oppositions civiles, ils craignent les menées suicidaires de tes parentèles islamistes et leurs feux d'artifices djihadistes à la publication de tes bancs sionistes. Hélas, les maldonnes s'ajoutent pour éloigner nos mirages d'alternance démocratique : fraternelle pour nous et pacifique pour nos cheptels. Mes contribules précèdent ton appel pour forcer nos plus bas instincts anthropologiques sans gêne ni crainte pour leurs fortunes colossales qui ne résistent pas aux déballages. Tous oligarques boulimiques qui se gavaient de devises publiques quand nous officions encore à la diète militaire au temps maudit des colonels putschistes. Les primes mises de nos pokers menteurs furent émises dans leur blanchisserie de milliards mal-acquis. De mémoire bédouine, jamais tribus ne «léchèrent, lâchèrent et lynchèrent» aussi vite. Au nom de nos mêmités complices, le bon sens refuse la responsabilité individuelle de tous les ravages établis : aucune facture ne peut être libellée à mon passif exclusif.

 

Un président esclave

Tu boudes ma paranoïa atavique sans gratitude pour ses funestes exploits. Si ton spiritisme alanguit mes folies bergères, mon djinn fut notre ange fatal. Autrement, nous serions deux bidasses secrètement retraités sous satrapie civile, bâtarde et revancharde. Rassure-toi, je savoure aussi tes angélismes. Je prise toujours les valses de dindons-girouettes farcis de nos aveuglements militaires. Qui dira les bourdes parlementaires, les foires judiciaires et leurs volte-faces médiatiques...Mais voici mon intime conviction dont tu as toujours été le pieux sicaire : je ne marche plus. Notre double palmarès de traitrises intimes affole les sphinx et les chimères. Tu me «coronavides» d'espoir. Je n'ai pas ton oreille soufie pour l'applaudimètre oligarchique que nous explosons de concert avec notre tohu-bohu privatif dans les annales des razzias bédouines (Esfeleu Essafiline). Ultime loyauté à tes errances : médite bien les figures sibyllines de mon secrétariat unilatéral. Venin de miel, poudres sauvages et soupes sanguines (H7riret Hemriyeu)...La myopie politique et l'indolence mystique t'empêchent même d'y deviner jusqu'à l'indigo de ta propre couche. Sa profession de foi politique nous exclut doublement: «seigneur des humains, leur esclave» (seyidou el qawmi khadimouhoum). Toute une gouvernance psychothérapeutique : un président esclave et son gouvernement de griots et forgerons. Notre embellie superbe (Tevragh Zeineu)? Rendue aux bantoustans (Kebatt)...Il se peut que dieu renforce cette foi par un dément (3assé en youeyideu Allah hadheu dineu bi Chaquiyine). Moralité, monsieur le président, cher papa de mes enfants : je suis venu te redire que...Je reviens!

Cheikh Touré