Aziz annonce va en guerre contre « l’extrémisme »

28 November, 2014 - 01:50

Le président  Mohamed Ould Abdel Aziz, a affiché sa détermination  à combattre « l’extrémisme » dans une allocution prononcée jeudi soir, veille de la célébration du 54é anniversaire de l’indépendance nationale.

« Le peuple mauritanien est connu pour sa solidarité, sa tolérance, sa convivialité et sa fraternité.

Il  n’y a alors plus de place parmi nous aujourd’hui pour les adeptes de l’extrémisme sous toutes ses formes, ni pour ceux qui  distillent le message de la haine.

L’État et la société feront face avec beaucoup de rigueur et de détermination à tous ceux qui essaieraient  de porter atteinte de prés ou de loin, à notre unité nationale ».

Mohamed Ould Abdel Aziz a par ailleurs insisté sur le brassage du tissu social, source de diversité et de  richesse en Mauritanie.

Le président mauritanien n’a pas  donné plus de précisions sur les milieux ou personnalités visés dans son discours.

Toutefois, celui-ci est prononcé dans un contexte politique et judiciaire marqué par l’arrestation début novembre,  de plusieurs militants antiesclavagistes appartenant à l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), notent les observateurs.

Parmi eux Biram Ould Dah Ould  Abeid, leader du mouvement, candidat malheureux à l’élection présidentielle du 21 juin 2014 et prix des Nations Unies (ONU) pour les droits de l’homme en 2013.

Au-delà de la rhétorique habituelle, ce passage dans le message à la nation pour l’an 54 de l’indépendance pourrait constituer un véritable grain de sable dans la communication des autorités quant à leur détermination à combattre « l’esclavage » ou ses « séquelles ».

En plus, ces propos semblent  baliser le chemin  à suivre pour les magistrats chargés du traitement d’une affaire encore pendante devant la justice,  et dont les protagonistes bénéficient théoriquement du principe de la présomption d’innocence.

Par ailleurs, l’affaire de Rosso donne la désagréable impression que  Biram et ses amis sont poursuivis sur la base de dispositions pénales en contradiction flagrante avec les principes de liberté d’association posés par la constitution.

Des lois adoptées sous un régime d’exception et forcément abrogées aujourd’hui par l’esprit et la lettre de la constitution.