Un nouvel ordre ?

3 September, 2020 - 00:02

Le monde fut, au cours de ces derniers mois, frappé de plein fouet par la pandémie qui fit des ravages considérables, et qui a mené à bon nombre de chamboulements. Le football est loin d’être une exception. En ce jour, notre sport bien-aimé semble lui aussi connaître sa ‘’révolution’’. Cette exceptionnelle phase éliminatoire de Ligue des Champions a marqué les esprits de tous : experts, footballeurs, supporters, footeux, footix… Mais à quoi peut-on bien s’attendre à la suite d’un tel scénario ? Sur quoi peut-on se fonder pour appréhender l’avenir ?

 

La Guerre des championnats

Guerre éternelle, la rivalité entre les championnats n’en finit jamais d’animer les débat dans le monde du ballon rond. Il serait difficile de dire que le débat sur ce sujet ce soit atténué ces dernières années, tout au contraire, il est allé crescendo de saison en saison. Voilà des années que la Liga et la Premier League se disputent le statut de ‘’meilleur championnat du monde’’. Néanmoins, la Bundesliga, la Série A, longtemps considérés comme des championnats de seconde catégorie (en comparaison des championnats espagnol et anglais),ainsi que la Ligue 1, sur laquelle il serait futile d’épiloguer, semblent à tout le moins vouloir se tailler la part du lion. Il serait même possible que nous assistions là à un renversement de tendance : voilà que le football français, depuis toujours installé dans l’antichambre des grands d’Europe, se retrouve représenté par deux clubs en demi-finale, et par un club en finale. Idem pour le football allemand. Espagnols et Britanniques n’ont en revanche pas de quoi pavoiser : aucun club présent en demi-finale, une première depuis Mathusalem. Pourtant, le classement UEFA est clair, et ce depuis des années : Espagne et Angleterre occupent les deux premières places, à des années-lumière des autres. L’avenir seul nous dira s’il s’agit là d’un simple incident de parcours, d’un trouble au sein d’un ordre établi qu’on pourrait croire destiné à rester figé, ou alors d’une réelle métamorphose du football européen…

 

Une fin de cycle ? Barcelone, Paris… les exemples

Ce sont probablement les deux coups de tonnerre qui ont le plus retenti durant la tempête européenne de cet été : la qualification du PSG en finale, une première dans son histoire, et l’humiliation infligée au Barça par le Bayern Munich. En effet, pour voir les Catalans encaisser 8 buts au cours d’un seul et même match, il faut remonter à… 1946 ! Lors d’un match de Coupe d’Espagne face à Séville. La mise à mort de l’ogre bleu et grenat était attendue depuis longtemps, mais les 8 buts encaissés face au titan bavarois sont la goutte d’eau qui fit déborder le vase. Une telle déroute pour Barcelone, ajoutée à la seconde élimination en deux ans du Real en 8e de finale, ne peut qu’avoir des répercussions sur le football européen dans sa globalité. Quant à lui, le Paris St-Germain avait réalisé un mini-exploit en se hissant jusqu’en finale, surtout au vu des conditions dans lesquelles il y est parvenu, avait toutes les cartes en main pour rafler le seul titre manquant dans son armoire à trophée, mais est tombé sur plus fort que lui…Quoi qu’il en soit, le Paris pusillanime que nous connaissions semble dorénavant appartenir au passé ; c’est un Paris hardi et conquérant que celui que nous avons vu face à Dortmund en mars, et en août face à l’Atalanta, face à Leipzig, et face au Bayern dimanche (bien que moins que sur les trois matches précédents). Après avoir confirmé leur bonne forme en performant en demi-finale, face à RB Leipzig, autre belle surprise de cette campagne européenne, qui elle aussi, souhaitait bien marquer le Vieux Continent de son empreinte, et garnir un peu sa salle de trophée, les parisiens n’ont cependant pas réussi à soulever la coupe, face au Bayern. Comme quoi…

 

Une fin de cycle ? Bayern, Manchester City… les contre-exemples

Le vieil adage ‘’au football, tout est possible’’ est une formule pleine de véracité : nous n’avons jamais été à l’abri d’un inattendu devant un match. Mais cependant, le football semble tout de même conserver ce que certains appellent une ‘’logique’’. Des résultats qui se sont déjà produits les années passées se réitèrent aujourd’hui. Ainsi, Manchester City n’y parvient toujours pas… les Sky Blues étaient attendus au tournant, face à un adversaire qui semblait à leur portée. Il n’en résulta rien, et pour la troisième fois en trois ans, City s’arrête en quart de finale. Triste performance, pour un club qui aspire à trouver sa place parmi les ‘’grands’’. Encore plus triste, quand on voit que chez ces ‘’grands’’, des places semblent se libérer. Désolante, au vu de l’effectif, de l’entraineur sur le banc et des 686 millions d’euros dépensés depuis l’arrivée de Pep Guardiola sur ce banc citizen. L’entraineur espagnol a certes transformé son équipe, l’a surement fait progresser, mais ne lui a toujours pas permis d’atteindre les sommets…

De son côté le Bayern a marché sur l’eau du début à la fin de la compétition : 43 buts marqués, 8 encaissés, onze victoires en onze matches… les Bavarois furent fidèles à eux-mêmes, intraitables, impitoyables. Le club de Munich était, sur papier, le grand favori pour remporter le Graal européen, et ils n’ont pas manqué à l’appel, et aimerait bien réitérer une telle performance. D’ici là, nous verrons quelle route le football européen prendra : celle de la ‘’raison’’, ou celle de la ‘’révolution’’…

 

Ahmed Ould Sidi-Baba, Jr.