Faits divers… Faits divers… Faits divers…

27 November, 2014 - 01:54

Les bandes « Govinda » et Govinda bis 

Le centre-ville de Nouakchott est sensé mieux sécurisé que les autres quartiers de la ville. On prétend ainsi Capitale et Tevragh Zeïna sous haute surveillance et, donc, sans risques. Mais, au cours de ce mois, des dizaines de grands magasins et boutiques y ont été dévalisés, malgré les rondes et patrouilles de police. Plusieurs gardiens ont été agressés, parfois blessés grièvement. Pour la seule semaine du 10 au 17 Novembre, pas moins de dix boutiques de vente en gros ont été la cible d’une bande qui opère selon des plans bien établis. Ces bandits commencent par neutraliser les gardiens, en les ligotant et bâillonnant. Malheur aux récalcitrants : ils sont aussitôt passés à tabac ! Ensuite, les malfaiteurs pénètrent dans les magasins pour essayer d’ouvrir les coffres-forts. Ceux qui leur résistent sont embarqués pour être forcés en des lieux plus tranquilles. Pendant ce temps, une autre bande s’en prend aux véhicules. Des dizaines de voitures ont ainsi été subtilisées à leurs propriétaires légitimes.

Très occupée par l’activité débordante des malfrats en d’autres secteurs de Nouakchott, la Brigade de Recherche du Banditisme (BRB) n’a pu se concentrer sur cette affaire que tout dernièrement, juste après le cambriolage de l’agence de voyage Soreci. Aussitôt dit, aussitôt fait et, contrairement à ce que certains media ont publié, c’est bien la BRB qui a mis la main sur les deux bandes dont le chef n’est autre que le fameux Govinda. Ce bandit âgé d’à peine vingt-trois ans est sorti de prison, il y a tout juste deux mois, pour reconstituer illico sa troupe, prenant repaire dans un appartement de location, au quartier Module E. Les hommes du commissaire Mohamed Baba ould Ahmed Youra ont coffré tous ces gaillards qui ont été déférés au Parquet et écroués.

 

Non-assistance à personne en danger

Il est vingt-trois heures lorsque le jeune Mohameden ould Abdallahi prend congé de ses hôtes du quartier Neteg d’El Mina. Il ne semble pas avoir bien mesuré le risque qu’il court et le voilà à attendre un hypothétique taxi. Mais voici un groupe de louches individus qui s’approchent. Mohameden a tôt fait de distinguer les poignards qu’ils tiennent en main et le pauvre garçon court se réfugier dans la première épicerie encore ouverte. Il y a là cinq hommes qui vaquent à leurs affaires. Les bandits n’en démordent pas pour autant, pénètrent à leur tour dans la boutique et se dirigent droit sur Mohameden. « Aidez-moi ! », supplie Mohameden aux cinq témoins de l’agression. Las ! Aucun ne réagit et les malfaiteurs le braquent de son beau boubou, ses chaussures, ses deux portables et une somme d’argent, avant de le menacer de mort, s’il portait plainte. Puis les bandits quittent tranquillement les lieux, sans aucune hâte.

Les cinq témoins s’excusent auprès du pauvre jeune homme en pleurs et lui donnent un vieux boubou et une paire de tongs. « Nous ne pouvons rien contre cette bande », se justifient-ils, « la police est parfaitement au courant de leurs méfaits mais elle les ignore ». Mohameden s’est tout de même rendu au commissariat de police d’El Mina 1 pour y déposer plainte. Sans suites à ce jour, nous a-t-il indiqué.

 

Un épicier braqué et agressé en plein jour

Comme on l’a dit tantôt, le centre-ville de Nouakchott – le fameux quartier Capitale – est en passe de devenir, lui aussi, une zone à hauts risques. Les évènements de ces derniers jours donnent à le craindre. L’arrestation des deux bandes Govinda suffira-t-elle à ramener l’ordre ? D’autres méfaits laissent dubitatifs. On garde ainsi en mémoire l’attaque du marché par des casseurs qui ont profité d’un rassemblement de manifestants pour braquer et agresser à tout-va. Vendredi passé, juste avant la prière, un épicier s’est encore fait agresser, juste au moment où, seul après le départ de son père, vers treize trente, il fermait boutique. Les bandits l’entourent, couteaux aux poings. Il résiste, le voilà poignardé au thorax, au flanc, au bras. Il tombe, les criminels ouvrent le tiroir-caisse, le vident en un rien de temps et, hop, les voilà disparus, laissant le pauvre épicier baignant dans son sang !

Il sera heureusement secouru et évacué à l’hôpital national où son état est jugé critique. Des agents du commissariat de TevraghZeïna 1 ont dressé constat et ouvert une enquête… qui n’a rien donné, jusqu'à présent.

 

Mosy