Sid’Ahmed Ould Raiss, DG du PANPA: ‘‘La convention avec Arise ne peut qu’être revue’’

1 August, 2020 - 16:13

Selon Sid'Ahmed Ould Raiss, DG du Port autonome de Nouakchott et membre du Bureau exécutif de l'UPR, ‘‘il faut revoir le partenariat entre le privé et le public par le biais duquel le marché du quai à conteneurs et des hydrocarbures au PANPA a été attribué à la société Arise’’. Ould Raiss a confirmé dans une interview accordée à Saharamedias que " si on tient compte de la loi mauritanienne et des intérêts du peuple,  il est impossible que la convention continue dans sa forme actuelle ". Le rapport final de la CEP a recommandé la révision de la convention signée en 2018 entre le gouvernement mauritanien et un investisseur étranger (Arise Mauritanie) à cause de ‘’violations flagrantes des procédures’’ qui y ont été décelées. Selon le Dg du Port, "nous avons dès le premier instant tenu compte de l'intérêt de la Mauritanie dans la convention. Et si cette dernière n'est pas profitable de manière sûre, il n'est pas possible de la maintenir. C'était la position du Port qui vient d'être renforcée par la commission d'enquête parlementaire ". Ould Raiss a considéré que l'évocation par la CEP  "d’un volet pénal" dans la convention peut "constituer un problème puisque ce qui a été fondé sur du faux est faux. Si la chose se limite aux dysfonctionnements  administratifs, cela peut être raisonnable mais quand il y a des considérations pénales, cela va rendre l'opération de négociation plus complexe ". Le DG du port a ajouté que " la convention dans sa version actuelle impactera négativement sur le chiffre d'affaires du Port, des sociétés privées et des investisseurs nationaux qui travaillent dans le secteur depuis plusieurs décennies et y ont investi des montants substantiels. Par conséquent, il faut réviser la convention pour garantir l'équilibre entre les intérêts de tous. Le principe du partenariat entre le privé et le public est fondé sur la logique du gagnant/gagnant mais la convention actuelle recèle des dysfonctionnements qui ont fait que la société étrangère est la seule gagnante ". Sur la possibilité de la révision de la convention et les moyens d’y parvenir, Ould Raiss a déclaré: " nous avons senti à certains moments une volonté de négocier mais jusque-là cela ne s'est pas encore concrétisé et nous préférons les actions aux paroles", indiquant que " le Port aujourd'hui est l'axe principal et l'interface de l'État dans cette affaire ", après avoir été mis à la marge dans les négociations précédentes. Ould Raiss a conclu que " le Port  a une conception claire des intérêts du pays et des points qu'il faille réviser et sans révision desquels il est impossible que la convention continue ".
Pour sa part, un proche du dossier affirme qu’Arise ‘’prend acte des conclusions de la Commission et aborde avec confiance et sérénité les prochaines phases de discussions qui aboutiront à la renégociation de la convention en PP. Le Groupe renouvelle avec sérénité sa volonté de reprendre ses activités dès cet été et reste convaincu de la pertinence du projet, qui permettra la création de 500 emplois directs et indirects’’.