Biram invite Ghazouani à se ressaisir

19 June, 2020 - 22:03

Biram Dah Abeïd a invité, ce vendredi 19 juin 2020, lors d’une conférence de presse, le président de la République Ghazouani à se ressaisir  avant le premier anniversaire de sa prise de pouvoir, le 1er aout prochain. ’’Il doit se ressaisir  et prendre les décisions qu’il faut. Des décisions qui sont conformes  à la loi, à la justice, aux règles  de la démocratie, aux règles de la libre concurrence politique, en démocratie, aux droits de l’homme et conforme aux promesses qu’il a faites  lors des négociations qui se sont succédé juste  après sa déclaration de victoire douteuse  que nous avons contestée’’.
Le leader abolitionniste rappelle avoir en juillet dernier, en dépit de ce qu’il qualifie de ‘’victoire douteuse’’  souscrit à la paix civile. ‘’A l’époque, ses émissaires nous ont rassurés  par le fait qu’ils vont entamer une page nouvelle  qui va voir éclore le droit de s’organiser, le droit de s’exprimer, le droit de se recenser, de voter, d’ester librement en justice, de créer un parti politique... C’est en contrepartie de ça que nous avons souscrit. Si, après dix mois de pouvoir de Ghazouani, cette promesse était fausse et cet engagement un leurre, personne ne doit s’offusquer. Personne ne doit être surpris par le discours  que nous avons tenu à Genève,  que nous tiendrons ici à Nouakchott et même au cœur de l’hémicycle’’, a-t-il promis.
Le président de IRA Mauritanie  place son  retour au pays  sous le signe possible de ‘’la participation de manière apaisée dans le jeu démocratique ouvert par  la levée de l’interdiction des partis politiques, des organisations, d’exclusion de la vraie opposition de tous les médias publics, la levée de toutes les restrictions dans l’action politique, l’action civile,  à la liberté d’expression. Dans ce cadre, on va travailler  comme partenaire loyal, sincère efficace dans ce jeu démocratique national’’. Dans le cas où les interdictions restaient de mise, la persécution et la discrimination maintenues, je reviens      après ma convalescence pour mener la bataille frontale contre  le pouvoir de  Ghazouani, de manière beaucoup plus déterminée  que celle que j’ai faite  avec tous mes compagnons comme celle contre le pouvoir de Aziz’’, indique Biram Dah Abeïd.
Absent du pays depuis cinq mois, le député et président de IRA Mauritanie a regagné Nouakchott jeudi. D’emblée, Biram souhaite  aux populations mauritaniennes une sortie sans beaucoup de dégât de cette crise du covid-19 qui frappe le monde. Il s’est félicité de ‘’l’accueil chaleureux  de la part des populations, de la jeunesse mauritanienne  engagée et du courant politique droit de l’hommiste.’’

Néanmoins, selon le dirigeant abolitionniste,  ‘’cet accueil enthousiaste des populations  déconcerte davantage et nous oblige à remettre dans le sillage cohérent  les enjeux politiques et
des droits de l’homme qui prévalent en Mauritanie’’.  Pour lui, ‘’ce qui prévaut en Mauritanie, c’est la continuité  du système de domination  militaro-affairiste, tribal et ségrégationniste  que les militaires  d’ascendance arabo-berbère  ou d’idéologie arabophile suprémaciste ont commencé à construire et à mettre en place depuis 1978 à nos jours’’. Tour à tour, le président de IRA a dénoncé ‘’l’exclusion  des officiers noirs au sein de l’armée qui  se renforce et devient systémique’’, ‘’l’éclosion de mouvements et de discours violents  de groupuscules extrémistes,  qui sans bénéficier  de soutien de l’Etat, sont tolérés’’.  Il a indiqué que  tous les courants qui revendiquent l’avènement  de la citoyenneté pleine et entière  sont accusés d’abâtardir  la dualité de la personnalité mauritanienne qui est l’arabité et islamique. Ces mouvements sont, assène-t-il, pris pour cible par des  blogueurs, journalistes, dignitaires religieux, politiciens et de concert  sont matraqués  d’accusations de terrorisme et de haine, d’ accusations construites de toutes pièces’’. Il est revenu sur les propos ‘’particulièrement scandaleux’’ du président de l’UFP  qui a taxé publiquement les mouvements de  revendications d’être une fabrication de  courant raciste comme les Flam et visent à exterminer les maures’’. Quant au  député  Ould El Waghf, il a soutenu que l’interdiction de se soumettre à la règle du jeu national justifie l’interdiction de partis ou de mouvements extrémistes.

‘Notre courant est la seule alternative contre le pouvoir des militaires. Nous sommes les seuls capables de battre les militaires aux élections, de les gêner et de les tenir en échec dans la propagande, dans l’action populaire sur le terrain. Nous sommes la seule possibilité d’alternance pour les mauritaniens et nous sommes exclus de la scène politique  par l’interdiction  parce que nous pouvons gagner et donner un choix d’alternance politique aux mauritaniens’’, a martelé Biram.