Politique : L’opposition essaie de reprendre la main

6 June, 2020 - 16:43

Les partis de l’opposition mauritanienne semblent reprendre goût à l’action à travers une série de rencontres initiées depuis quelques jours entre certains hauts responsables de certaines formations politiques de ce pôle. L’objectif de ces nouveaux entretiens est de faire l’évaluation de leur action durant la période passée et étudier la possibilité pour ces partis de pouvoir redémarrer une nouvelle coordination de leurs activités. Pour cela, une première rencontre a eu lieu entre les responsables du Rassemblement des Forces Démocratiques, de l’Union Des Forces Du Progrès, de Sawab, de l’Unad et de Tawassoul dans la soirée du mercredi 3 juin au siège du RFD  où elle s’est poursuivie dans la journée du jeudi. Tout comme il est prévu que les négociations se poursuivent au cours du week-end au siège de Sawab. Selon les premiers échos, les débats sont qualifiés de très francs et auraient permis de dégager deux tendances. Une première préconisant de négocier avec le pouvoir en évitant de le critiquer, en lui accordant un temps supplémentaire et en soutenant les efforts de reformes de certains de ses segments à travers le ministre de l’intérieur et de la décentralisation, Mohamed Salem Ould Merzoug. Une vision qui serait fortement soutenue par le président de l’UFP, Mohamed Ould Mouloud. La deuxième tendance qui se dégage considère qu’il est temps pour l’opposition de reprendre son action après avoir accordé suffisamment de temps au pouvoir sans que des résultats ne soient réalisés ni dans le domaine des grandes reformes ni dans la lutte contre la gabegie ni dans la résolution de problématiques liés à l’unité nationale ni dans la justice sociale. Or, selon les tenants de cette thèse, les intérêts du pays nécessitent l’unité de l’opposition et la pose d’une nouvelle stratégie de lutte pacifique pour la réalisation des attentes du peuple. Alors ceux qui prônent ce point de vue estiment que le temps est venu de procéder à l’amorce d’un dialogue national inclusif qui pose sur la table toutes les problématiques nationales. Ils ajoutent que la coordination établie entre les partis politiques représentés au parlement autour de la lutte contre la propagation du coronavirus doit se renforcer et continuer mais doit rester exclusivement dédiée  à des réflexions liées à la lutte contre cette pandémie sans jamais pouvoir évoluer vers une quelconque autre forme d’action politique eu égard à la différence d’approches et de priorités entre les pôles qui la composent (majorité et opposition). Selon certaines indiscrétions, beaucoup de divergences ont plané sur les débats au cours des rencontres des partis de l’opposition. Il paraît évident que le positionnement à la dernière présidentielle de 2019 ne s’est pas complètement estompé. L’UFP par exemple ne semblant pas encore ni oublié ni digéré le soutien de Tawassoul à un prétendant indépendant au détriment de son prétendant à la magistrature suprême. Normalement, après ces pourparlers deux camps de l’opposition vont se dégager. Une opposition qui choisit de négocier avec le pouvoir en le ménageant et une autre dite traditionnelle qui va commencer à se mettre sur sa route à travers la critique d’une politique gouvernementale qui est sur le point de finir sa première année sans que véritablement de grands changements ne se fassent sentir au profit de larges composantes sociales qui rongent leurs freins depuis plusieurs années.