Ely O. Allaf : La référence

29 May, 2020 - 16:33

Il est parti. A jamais. Ely Ould Allaf, l’un des pères fondateurs de la Mauritanie moderne s’en est allé, rappelé à Dieu le 19 Mai 2020, après une vie bien remplie.

 

Une vie remplie au service d’une Mauritanie qu’il chérissait, qu’il aimait aux tréfonds de son âme et au service de laquelle il s’est investi pendant sa vie active de fonctionnaire mais aussi après sa retraite.

Pendant les 80 ans qu’Allah Le Très Haut lui a permis de vivre, Ely a mis ses compétences, son expérience, son talent au service d’un Etat que lui et des Mauritaniens comme lui ont voulu juste, égalitaire, uni dans la fraternité, héritier d’un passé glorieux, synthèse de plus d’une culture.

 

Des Départements ministériels (Education) aux destinées de la plus importante société nationale (la SNIM), partout, cet homme droit, rigoureux et d’un commerce facile, a cultivé l’amour du travail bien fait, l’esprit du sacrifice, le sens de l’équité, qualités qui furent aussi siennes quand le Père de la Nation (feu Maître Mokhtar Ould Daddah) lui donna une autre mission, aussi exaltante, qu’est la diplomatie où il s’illustra avec vaillance et prestance comme ambassadeur en Tunisie, Bruxelles, RFA.

 

Homme de courage et de principe, Ely Ould Allaf fut de ceux qui, jamais, n’accepta de contourner la montagne du défi ou de s’arrêter devant le mur de l’impossible ; au point qu’après sa retraite, faisant de l’ancrage de la démocratie, l’effectivité de l’Etat de droit et la promotion des droits de l’homme un sacerdoce, il mit ses connaissances et son expérience au service de la société civile et des combattants de la liberté et de l’égalité.

 

Partout, sur les plateaux de télé, les antennes des radios, les séminaires, dans la presse, les forums, les rencontres… sa voix qui porte et son langage de vérité sonnèrent comme des rappels aux valeurs et aux vertus sans lesquelles la République ne serait rien et le vivre ensemble un vain mot.

 

Ely Ould Allaf était aussi et surtout un homme pour qui les sinécures, les lambris du pouvoir n’étaient rien comparés au bienêtre que procure le sentiment d’être utile à son pays et à son peuple par la culture de la fraternité, de l’ouverture d’esprit, du dialogue, de la bonne cohabitation et de la citoyenneté.

 

A la Ligue Mauritanienne des Droits de l’Homme (LMDH), nous n’avons pas assez de mots pour exprimer notre reconnaissance à l’égard de ce citoyen rare qui, à tout moment, en tout lieu et en tout temps, fut disponible à nous apporter son concours et ses conseils des mieux avisés.

 

A sa famille, ses proches, ses amis ; au peuple mauritanien tout entier, nous présentons nos condoléances les plus attristées.

 

Jamais nous ne l’oublierons. Jamais la Mauritanie ne l’oubliera. Qu’il repose en paix. Amin.

 

 

Maître Mine Abdoullah

Avocat à la Cour

Président de la LMDH