Kane Hamidou Baba, président du Mouvement Pour la Refondation (MPR/opposition), plaide en faveur d’un large débat national impliquant les autorités, la classe politique et tous les segments de la société, en vue de la réalisation d’un Nouveau Pacte de Confiance, dans un document publié lundi soir.
Le leader du MPR justifie sa revendication par une analyse de la situation politique et sociale du pays dont la cohésion « est menacée par une forme d’exclusion structurelle et la montée des revendications identitaires : manifestes et associations de la composante Haratine (ex esclaves), collectifs de Peuls, Soninkés, Wolofs et Bambaras, qui traduisent un malaise global de la société.
Le pouvoir et toute la classe commettraient une grave erreur en analysant ces différentes manifestations comme l’expression d’un extrémisme ».
Pour M. Kane, « il faut se rendre à l’évidence. En plus de nos héritages pré coloniaux, nous sommes confrontés aux questions nationales et sociales face à la problématique de l’Etat/Nation tel que nous l’avons hérité du colonialisme.
En Afrique, l’Etat ne peut être que multinational, c'est-à-dire une entité qui reconnaît et assume sa diversité culturelle, en garantissant l’égalité en droit et devoir de toutes les communautés et de tous les citoyens».
Ainsi, le MPR entend organiser très prochainement une journée de réflexion sur la problématique de la cohabitation communautaire en Mauritanie, annonce son président.
La cohabitation communautaire a toujours été un sujet de vive polémique en Mauritanie, pays charnière entre l’Afrique de l’Ouest et le Maghreb, qui traîne encore les séquelles de l’esclavage ( selon les autorités, alors que les ONG dénoncent une pratique persistante) et le passif humanitaire à caractère ethnique de la fin de l’année 1990.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.