Selon l'expert constitutionnel Mohamed Lemine Ould Dahi, la tradition constitutionnelle voudrait que le gouvernement présente sa démission comme premier pas au nouveau président élu après son investiture par le conseil constitutionnel. Dans une déclaration faite à Al Akhbar, Ould Dahi a ajouté que le respect des traditions constitutionnelles exige que le premier ministre Mohamed Salem Ould Béchir procède à la présentation de la démission de son gouvernement au nouveau président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazwani. L'expert a rappelé que cette tradition a été respectée en 2014 et au temps du président Maouiya au cours duquel lui même a supervisé un décret précisant les formalités de cette démission gouvernementale. Depuis son investiture jeudi 1 er août 2019, les Mauritaniens attendent avec impatience la désignation d'un nouveau premier ministre qui sera chargé de la formation d'un nouveau gouvernement. Les supputations les plus fantaisistes circulent. Pour certains, le nouveau président fera le choix du renouveau à travers une équipe totalement recomposée dont les éléments seront choisis sur la base de la compétence pour être capables de commencer à faire face aux nombreux et délicats dossiers qui les attendent dans les différents départements. Pour d'autres, les prochains ministres refleteront les alliances et les personnalités ayant soutenu le président élu au cours de la dernière présidentielle allant même jusqu'à dire que la touche du président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz sera très présente dans la confection de ce gouvernement de démarrage à travers la reconduction de certains des ministres en qui il avait beaucoup confiance.
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».