Après la percée remarquable enregistrée dans les régions de l’Est et du Nord, c’est la confirmation dans le Sud, pour le candidat indépendant national, objet d’accueils-monstres. L’impressionnante mobilisation de la jeunesse de Rosso, Boghé, M’Bagne, Kaédi et Sélibaby donne-elle déjà l’issue finale du scrutin du 22 Juin ? Car c’est un vrai record d’affluence, sans précédent, qui a été enregistré au cours des différents meetings de Biram. Son cortège a éprouvé les pires difficultés à se frayer chemin, au beau milieu de grappes de sympathisants scandant le nom de leur champion et réclamant le changement. Au point que le candidat ne put, ici et là, atteindre le podium et dut se contenter de s’adresser au public à partir de son véhicule.
Proclamant d’ores et déjà sa victoire, Biram affirme, à M’Bagne, que le 22 Juin, lui et ses sympathisants, vont célébrer « les martyrs, on fêtera la vraie réconciliation nationale entre tous les Mauritaniens .On fêtera, le 22 Juin, un Etat unitaire, juste, qui va redonner sa place à la jeunesse mauritanienne. Le 22 sera le retour des terres aux propriétaires expropriés. Tous les Mauritaniens privés d’état-civil vont bénéficier de leurs pièces. Ce sera le retour des déportés. Les deniers de l’Etat bénéficieront à tous les Mauritaniens. Il y aura plus de routes et d’eau potable, des soins médicaux pour tous ; l’école pour tous, l’emploi et les bourses pour tous… ».
A Kaédi, Biram promet de traduire devant les juridictions tous les auteurs de détournements qui auront à rendre comptes. Il projette d’« améliorer les conditions de vie de tous les citoyens et des services de l’État, à travers la mise en œuvre d’une politique d’éducation, de santé et d’environnement capable d’offrir des services de qualité ». A Rosso, le leader abolitionniste soutient que les populations de la capitale du Trarza qui ont déferlé en masse à son meeting « vont libérer la Mauritanie et la préserver du gaspillage, de l’injustice et de l’oppression que subit le peuple mauritanien, depuis longtemps ».
L’embargo des hommes d’affaires dénoncé
Mardi 11 Juin, à Atar, lors d’un tout aussi gigantesque meeting populaire, Biram Dah Abeïd se dit victime d’un embargo imposé par les hommes d'affaires, refusant de financer sa campagne, de crainte d’essuyer les foudres d’Ould Abdel Aziz. Aucun de ceux de ces hommes qu’il a toujours défendus, contre leur persécution perpétrée par le tyran, n’a daigné lui apporté la moindre aide. Tous se sont rués vers Ghazwani. « C’est ainsi : après avoir renversé le premier président démocratiquement élu », rappelle-t-il à l’assistance qui a pris d’assaut la tribune centrale, « le régime actuel a dompté les hommes d’affaires de l’Adrar et du reste du pays ». Mais tout cela n’ébranlera pas, dit-il en substance, sa détermination à défendre les franges délaissées de la population mauritanienne et son ambition à redonner leur dignité aux exclus du système mis en branle par Ould Abdel Aziz. Il martèle : « ni la prison ni tout autre acte malveillant n’affecteront mon combat en faveur de l’émancipation du peuple mauritanien, de sa libération du joug de l’esclavage et de la persécution dont il fut victime sous le règne d’Ould Abdel Aziz ».
Exposant son « pacte de la renaissance », Biram promet une réforme sociale profonde incluant l'éradication de toute forme d'oppression et le retour à l’Etat de droit. Et de conclure en conviant les populations d’Atar à voter massivement en sa faveur pour impulser le changement. A ses arrêts de Ras Taref et Aoujeft, le candidat s’était également employé à ventiler son programme électoral. Divers orateurs s’y étaient relayés, exprimant leur aspiration au changement ainsi que leur volonté de faire élire Biram dès le premier tour.
Zouérate : engagement auprès des travailleurs de la SNIM
Tout aussi imposant meeting, mercredi 12 Juin, à Zouérate, où le leader a exprimé sa solidarité à l’endroit des travailleurs de la SNIM et de la population du Tiris Zemmour, « victimes de plein fouet de la politique aventuriste du régime d’Ould Abdel Aziz qui a plongé », affirme-t-il, « le pays dans une crise sans précédent ». Sous les tonnerres d’applaudissements des sympathisants qui ont afflué à la célèbre tribune centrale de Zouérate, noire de monde, Biram Dah Abeid s’est élevé de nouveau contre le bradage de la mine de F’derick, non sans dénoncer le pillage et la gabegie auxquels sont soumises les richesses minières de la SNIM.
Dans la foulée, il dénonce l'oppression et l'exploitation auxquelles est soumise la main-d'œuvre dans les mines. Et de pointer du doigt le système de sous-traitance des ouvriers mauritaniens (tâcheronnat), la corruption, le vol et le détournement auxquels sont assujetties les rentrées en devises de la SNIM. Il projette de mettre sur pied un conseil d’administration pour la SNIM, constitué, en grande majorité, d’employés de la société à qui sera confié sa gestion, afin de développer ses activités et de mettre fin à l’injustice que subissent ses travailleurs.
Et de promettre, comme partout ailleurs, de redonner aux Mauritaniens leur dignité mise à mal par le pouvoir d’Ould Abdel Aziz et de faire, une fois élu, priorité à l’unité nationale à la justice sociale. Sous les vivats du public, Biram Dah Abeïd s’engage solennellement à « jeter les bases de l'Etat de droit, de justice et d'égalité, ainsi qu'à développer les services publics, notamment éducatifs et sanitaires ». Il condamne leur piteux état piteux : mauvaise gestion et discrimination notoire, érigées en mode de gouvernance, résultat de la vision étriquée des régimes qui se sont succédé à la tête du pays, culminant durant le règne d’Ould Abdel Aziz.
Appelant les populations de la cité minière à voter largement en sa faveur, Biram entend impulser, en cas de victoire, des réformes économiques, politiques et sociales afin de soulager fortement les franges démunies de la population mauritanienne. De leur côté, les principaux membres du directoire de campagne du candidat ont vanté ses mérites, son parcours politique et son ambition pour la Mauritanie, avant de convier les électeurs du Tiris Zemmour à voter massivement en faveur du leader abolitionniste.
Pour rappel, c’est à travers un défilé motorisé très imposant que le candidat indépendant national était entré dans la ville, après avoir tenu, tout au long de la route le menant d’Atar à Zouérate, plusieurs rassemblements, notamment à Choum et F’dérick, y faisant partout l'objet d'impressionnants accueils populaires.
THIAM