Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes,
Plus d’une décennie après la transition démocratique 2005-2007, qui avait permis des avancées significatives en matière de renforcement de la démocratie, de respect des droits humains et de restauration des équilibres économiques, le train du changement s’est arrêté dans notre pays.
Les réformes qui avaient suscité l’adhésion et l’espoir ont cédé à l’improvisation et au retour du clientélisme, qui entravent le développement du pays. Alors qu’elle pouvait espérer devenir à court terme un pays à revenu intermédiaire, la Mauritanie a malheureusement manqué le rendez-vous du développement.
Les principaux indicateurs socio-économiques restent à la traine par rapport à la plupart des pays voisins, après une décennie marquée par une absence de vision stratégique, la forte personnalisation du pouvoir et la remise en cause de l’autonomie des institutions.
A cela s’ajoutent plusieurs défis spécifiques, qui constituent autant de freins au développement, tels que la généralisation de la corruption, la redistribution inéquitable des richesses et celui du chômage, qui atteint des seuils intolérables, à cause de l’absence de politique d’emploi sérieuse. Ces défis minent la cohésion sociale, faute de réponses satisfaisantes aux attentes des citoyens pour une amélioration rapide de leurs conditions de vie.
Cette situation est devenue pressante et ne saurait s’accommoder de la continuité des pratiques de gouvernance fondées sur le clientélisme et la corruption. Notre pays a besoin de changement, afin d’exploiter les opportunités de développement, mettre fin aux injustices et atténuer les inégalités. Cette situation passe par des réformes structurelles dont la mise en œuvre ne saurait être davantage différée.La Mauritanie a également besoin de stabilité pour renforcer la cohésion sociale, condition préalable du développement.
Ma candidature à la présidence de la République s’inscrit au confluent de ces deux impératifs, le Changement et la Stabilité, dont notre pays a tant besoin. Elle vise à fédérer les Mauritaniens, quelle que soit leur appartenance politique, autour d’un projet de société susceptible de leur permettre de retrouver leur dignité et leur fierté. Cette ambition suppose de restaurer le contrat social sur la base des valeurs de l’Islam et des exigences de la justice sociale.
Pour y arriver, je propose un programme fondé sur les 10 principes et engagements suivants :
La mise en place de politiques de redistribution équitable des richesses nationales, répondant aux aspirations légitimes des Mauritaniens, à travers l’augmentation significative du salaire minimum, des salaires des fonctionnaires, des soldes des militaires, des pensions des retraités civils et militaires, ainsi que les salaires dans les secteurs vitaux, tels que l’éducation et la santé. Libérer les énergies de la jeunesse et mieux l’associer au processus de développement, à travers des politiques volontaristes permettant de capitaliser le dynamisme et l’inventivité des nouvelles générations.
La création de milliers d’emplois, en faveur notamment de la jeunesse, en exploitant le potentiel de croissance dans certains secteurs porteurs aidera ainsi à prévenir les tentations de l’extrémisme violent ou de l’émigration. Accorder la priorité à l’éducation, à travers l’allocation d’une part importante du budget de l’État,dans la mesure où le savoir constitue, plus encore que les infrastructures, la clé du progrès.
Rompre de manière radicale avec la corruption sous toutes ses formes. La moralisation de la vie publique constitue une priorité cruciale dans un pays où la politique est encore souvent perçue comme la voie royale pour l’enrichissement. Il s’agira notamment de mettre en place les garde-fous nécessaires pour contenir un tel phénomène et en finir avec le règne de l’impunité. La cohésion sociale et la crédibilité de l’État sont à ce prix.
Revoir l’architecture institutionnelle, afin de renforcer les contre-pouvoirs, de consolider l’État de droit et de prémunir le pays des dérives autoritaires. Il s’agira, également, de débarrasser le pays du clientélisme et promouvoir un mode de gouvernance fondé sur le mérite et la gestion saine des ressources publiques. Faire de la lutte contre l’esclavage et ses survivances une priorité nationale, à travers une politique de discrimination positive en faveur des victimes, ainsi que des investissements massifs pour en améliorer les conditions de vie.
Mettre en place, en étroite concertation avec les forces politiques et les organisations de la société civile, une approche permettant de trouver des solutions consensuelles au dossier du "passif humanitaire" issu des violations des droits de l’Homme, sur la base des valeurs de l’islam et des expériences de justice transitionnelle menées dans d’autres pays.
Répondre aux besoins élémentaires des citoyens par des services publics de qualité, y compris une éducation moderne, un système de santé performant et accessible et la mise à disposition de l’eau et l’électricité pour tous.
Alléger la pression fiscale pesante et discriminatoire sur les opérateurs économiques, compte tenu de ses effets contre-productifs et de son impact sur les couches les plus vulnérables.
Aujourd’hui plus que par le passé, vous êtes libres de choisir votre destin et de voter pour le changement, un changement qui ne peut plus attendre. Un changement pour bâtir ensemble la Mauritanie dont nous rêvons tous. Tel est le contrat que je vous propose. Ayons le courage d’en faire le choix, pour nous, pour les générations futures et pour l’avenir de notre pays.
Votre engagement au service d’un tel projet et votre voix, le jour du vote, peuvent faire la différence et contribuer à ressusciter l’espoir d’un avenir meilleur pour notre pays. Le Changement, c’est maintenant et non demain!
والسلام عليكم ورحمة الله وبركاته