Une adolescente kidnappée
Une jeune fille âgée de seize ans, qui semble ne pas jouir de toutes ses facultés mentales, quitte, il y a quelques jours, le domicile familial à Ten Soueïlim, pour des achats à la boutique voisine. Elle n’en revient pas. Sa famille la recherche en vain. Vingt-quatre heures plus tard, un habitant de Toujounine remarque une adolescente apparemment égarée. Yeux vitreux, elle erre dans les rues, sans destination précise. « Je veux rentrer chez moi », lui dit-elle, « à Tin Soueïlim ». Elle ne sait ni pourquoi ni comment elle se retrouve si loin de chez elle. Compatissant, l’homme arrête un taxi et la raccompagne. Grande joie des parents et des voisins en les voyant débarquer. On pose à la jeune fille des tas de questions, elle ne sait quoi dire, elle a seulement la tête lourde. Lorsque son bienfaiteur veut prendre congé, on le retient. « Tu as kidnappé notre fille ! », l’accusent les parents. « Hé ! », se défend-il, « Je l’ai seulement trouvée en train d’errer, je vous l’ai ramenée, je ne sais rien de plus, moi ! ». Le voilà mis en garde à vue au commissariat de Dar Naïm 2. L’enquête de la police tire l’affaire au clair : la jeune fille a été droguée et enlevée par un maçon qui travaillait pour ses parents. Il a profité de son état mental et de l’absence de ses parents pour lui faire boire un somnifère, avant de l’embarquer à bord de la voiture d’un complice, jusqu’à une cabane abandonnée sur l’axe Aziz. Après avoir passé la nuit avec elle, il la laisse en compagnie de son comparse et retourne à son boulot, comme si de rien n’était, au domicile de la gamine. Entretemps, son compère décide de la libérer… Les deux fautifs ont été coffrés et le bienfaiteur relâché, avec les plus plates excuses de la famille de la victime.
Un voleur de sac sous les verrous
La circulation bat son plein au quartier Carrefour Madrid, non loin du fameux complexe commercial : Moujamaa El Beït. Un groupe de femmes passe dans la rue parallèle à l’axe goudronné. Une Toyota Carina grise aux vitres fumées les frôle. Une main en jaillit soudain, s’empare du sac à main d’une des dames et la voiture de filer aussitôt, dans un nuage de poussière. Les femmes hurlent, la foule s’agglutine. « D’autres sacs ont été volés », informe un passant, « tout près d’ici, il y a moins d’une heure ». La nuit suivante, c’est par le même procédé et la même Carina qu’un vendeur de lots de cartes de recharge se voit arracher le sac qu’il portait en bandoulière, avec toute sa fortune. La voiture l’a trainé sur une longue distance, le blessant légèrement. Des dizaines de personnes ont également été victimes de ces bandits, un peu partout dans la ville.
La brigade des recherches du banditisme (BRB) arrête un suspect, la semaine dernière, à El Vellouja. Tourad est un récidiviste notoire, depuis peu relâché de prison. Il avoue avoir utilisé une Carina grise pour plusieurs opérations similaires. Le voilà déféré puis écroué à la prison centrale de Dar Naïm. La Carina avait été déclaré volée voici deux mois.
Mosy