Ce jeudi 2 mai, à Sinthiou (commune de Néré Walo), Biram Dah Abeïd n’a pas fait dans la dentelle. Devant des militants en délire, le candidat indépendant, au mieux de sa forme, a dézingué ses adversaires
connus pour leur désintérêt pour les problèmes des populations de la Vallée. Face à ces sympathisants, Biram revendique sa proximité avec les victimes et leur demandera « où étaient les autres candidats quand, lui, candidat à la résistance était détenu dans les cachots de l’État raciste pour avoir défendu les victimes d’injustice,
d’oppression du pouvoir ségrégationniste ? Où étaient les autres candidats quand il se rendait à Inal, Wothie, Sorymalé pour défendre les orphelins, les veuves et les rescapés des exactions extra-judiciaires lors des années de braise ? Où étaient les autres candidats quand il était condamné et emprisonné deux ans durant à Rosso et Aleg, suite à la caravane contre l’expropriation foncière et l’esclavage dans la vallée ? » Sous les tonnerres d’applaudissements des militants scandant à tue tête Biram et changement, le candidat indépendant répond : « Ils étaient sous les climatiseurs et dans les belles villas à Tevragh Zeïna. Vous savez faire la différence entre les candidatures. J’étais là avant eux. J’ai toujours défendu la cause des négro-mauritaniens. Mon combat est le vôtre», martèle le candidat.
Le leader abolitionniste a repris sa tournée de pré-campagne après le dépôt lundi dernier de sa candidature au Conseil Constitutionnel. Biram Dah Abeïd a tenu ce jeudi au pas de course des rassemblements à Fondou, Woloum Hatar, Woloum Néré, Djokké et Sinthiou.
Le candidat indépendant national entend ratisser large et précise : « je ne suis pas le candidat des haratines, je suis le candidat de toutes les communautés mauritaniennes .(...) Ma candidature est la vôtre. Ma défaite est la vôtre. Allons vers la victoire !!!» .
Biram ambitionne de faire retrouver la dignité aux populations des différentes localités visitées, d’instaurer l’équité et l’égalité des chances entre tous les mauritaniens et de procéder au règlement définitif des victimes du génocide durant les années de plomb. «Nous allons éclore la vérité sur les morts, traduire en justice les auteurs et faire recouvrir leurs droits aux victimes des expropriations foncières ».Je refuse de me défaire».Le candidat projette de lancer un recensement général pour permettre à toutes les populations de disposer de leurs papiers d’état-civil. Il compte nommer des préfets, gouverneurs, commissaires de police, juges, commandants de brigade de gendarmerie connaissant les réalités locales et non imposer des administrateurs zélés se prélassant en colons dans des territoires conquis.