Le Collectif des rescapés militaires des années 89/91 a organisé ce jeudi matin, un sit in devant la présidence de la République. L’objectif de cette sortie était de rappeler, affirme le sergent Sall Abdoulaye, vice-président du collectif de rappeler au pouvoir que les revendications relatives au douloureux dossier du passif humanitaire restent entières. Et Sall de poursuivre: pour nous d’ailleurs, le règlement n’a pas commencé. Et pour cause, les pouvoirs qui se sont succédé depuis la chute d’Ould Taya, sous lequel les exactions ont été commises contre les populations négro-africaines en 1989 et contre les militaires issues de cette communauté, en 1990, dans les casernes jusqu’à l’actuel président Mohamed Ould Abdel Aziz sont restés sourds aux devoirs de vérité, de justice, de mémoire et de réparation, réclamés et brandis sur les banderoles, par les ayants droit des victimes, rescapés, veuves et orphelins. Pire, regrettent les rescapés, c’est après avoir octroyé ce qu’il a qualifié d’ « aide sociale » aux intéressés que le gouvernement d’Ould Abdel Aziz a décrété la clôture du dossier. Une décision dénoncée et rejetée par les responsables de COREMI qui entend reprendre le dossier pour poursuivre le plaidoyer. Le collectif exige que la lumière soit faite sur ce qui s’est passé dans les casernes et le jugement des auteurs et commanditaires des exactions et exécutions extrajudiciaires contre leurs frères d’armes.
Signalons que cette sortie de COREMI intervient au lendemain du renouvellement de son bureau, au cours d'une assemblée générale, tenue, le 24 avril 2019. Composé de 19 membres, ce bureau est présidé par Sylla Samba Demba, secondé par Sall Abdoulaye. Le secrétariat général est assuré par Lam Amadou Adama.
Le bureau se fixe comme objectif de mettre fin aux querelles intestines et les conflits d’intérêts, le clientélisme ayant miné jusque-là les rangs du collectif des victimes de la répression (COVIRE) dont COREMI est membre fondateur, et sacrifié les veuves et orphelins.
Rappelons que la volonté d’Ould Abdel Aziz d’apporter une « aide substantielle » aux rescapés, veuves et orphelins, au lendemain de sa prière de Kaédi, a été « torpillée» par les responsables en charge du dossier. Selon les responsables de COREMI et même de COVIRE, ces responsables auraient, non seulement réduit les montants proposés par les victimes, mais aussi et surtout fait profiter des gens qui n’y avaient pas droit portant ainsi préjudice aux concernés. Selon son vice- président, COREMI entend reprendre et poursuivre le combat pour faire valoir ses droits.