Le Calame : Vous avez choisi de soutenir le candidat Sidi Mohamed ould Boubacar, après l’échec de l’AEOD à trouver un consensus autour d’un candidat unique. Pourquoi Sidi Mohamed plutôt qu’un autre ?
Saleh Ould Hannena :Tout d’abord, merci de me donner l’occasion d’éclairer l’opinion publique sur le choix porté, par notre parti Hatem, sur le candidat Sidi Mohamed ould Boubacar. Comme vous l’avez si bien dit, l’AEOD a échoué dans ses multiples et interminables tentatives à trouver un consensus autour d’un candidat unique. Deux options se sont alors présentées : la première, soutenir un candidat au sein de l’Alliance ; l’autre, un candidat hors de celle-ci.
Après un long périple de négociations, les présidents de l’Alliance ont pris position en faveur de cette seconde solution, lors d’une réunion présidée par le président Mohamed ould Maouloud. Je tiens à rappeler, ici, que les instances de notre parti ont passé plusieurs semaines à discuter la question de qui soutenir, parmi les candidats alors en lice. La décision en faveur de Sidi Mohamed ould Boubacar est, pour nous, irréversible.
Nous regrettons cependant qu’après avoir entendu notre choix, certains de nos amis de l’opposition ont choisi, à la dernière minute, de se porter candidats à la prochaine échéance électorale.
-Sidi Mohamed ould Boubacar est connu pour sa grande expérience et son intégrité morale, il l’a prouvé tout au long de sa riche carrière : trésorier général, directeur du Budget, ministre des Finances et deux fois Premier ministres... Que peut-il apporter de plus à la Mauritanie ? Quelles sont ses chances, dans une présidentielle considérée, par beaucoup, comme jouée d’avance ?
- C’est précisément l’une des raisons de notre soutien à ce candidat. Nous pensons, au parti Hatem, que sa longue expérience, dans les différents rouages de l’Etat, et ses bonnes relations, avec les pays frères et amis, vont lui permettre de bien affronter les problèmes que vit notre cher pays, suite à la mauvaise gestion et à la gabegie qui ont caractérisé l’actuel régime. Sidi Mohamed ould Boubacar sera en mesure de leur trouver des solutions adéquates.
Quant à ses chances de réussite à l’élection, nous pensons qu’avec un minimum de transparence, il en aura d’énormes. Nous espérons vraiment que nos chers électeurs ont tiré les leçons du passé et qu’ils vont voter pour le changement civil que nous prônons, seul garant, à notre sens, de la stabilité et de la prospérité de notre chère nation.
- Que vous inspire la décision du ministère de l’Intérieur de suspendre les discussions avec l’opposition, refusant ainsi toute recomposition de la CENI ? Qu’entend faire votre candidat devant cette attitude ?
- Concernant les discussions entre l’opposition et le ministère de l’Intérieur, nous espérons toujours qu’on puisse parvenir, dans les prochains jours, à un accord susceptible de débloquer la situation.
- Reste-t-il aujourd’hui quelque chose du FNDU et de l’AEOD ; en somme, de l’opposition que ces deux fronts incarnaient ?
- Les partis qui composaient l’AEOD et le FNDU soutiennent différents candidats, dont celui du régime en place. On s’attend donc à une recomposition de l’échiquier politique, à la fin de la prochaine échéance électorale. D’ici là, nous souhaitons à tous bonne chance et que vive la Mauritanie, unie et prospère, où chacun trouvera son compte, en paix et en toute gratitude !
Propos recueillis par DL