L’ONG ECODEV a fêté, les 10 et 11 Avril derniers, ses vingt ans. Occasion mise à profit pour célébrer l’engagement de l’ONG pour le développement de la Mauritanie. Outre une projection de film documentaire et autre visite de stands, le programme de l’anniversaire prévoyait l’assemblée générale et deux conférences-débats ; sur « L’éducation primaire en Mauritanie : quel rôle pour les associations de parents d’élèves » ; et sur « Entreprenariat et création d’emplois : quel rôle pour la société civile et le secteur privé ? »
Retraçant le chemin parcouru, Sidi Mohamed Lemine Khalifou, le président de l’ONG, estime, dans son mot ouvrant les festivités, dans un réceptif hôtelier nouakchottois, que dès le début de ces vingt années, ECODEV a adopté une approche méthodologique basée sur la compétence, le respect des engagements et la rigueur. Cette ligne de conduite lui a permis de s’assurer, au fur et à mesure, la confiance des autorités nationales et celle d’un nombre de plus en plus important de partenaires financiers. Nouant, en conséquence, des « partenariats stratégiques solides et durables » l’ONG a ainsi bénéficié de divers financements, notamment de l’UE, la Banque Mondiale, la Coopération française… Et de rappeler que le gouvernement mauritanien a apporté, lui aussi, une contribution financière conséquente, pour la réalisation d’un nombre important de projets, comme « Progrès lait », GPSA, ou DELCO.
Aujourd’hui ECODEV se positionne convenablement, soutient son président, en ONG nationale crédible, dotée de compétences techniques certaines et contribuant, de manière effective, aux efforts entrepris, par les pouvoirs publics, en matière de lutte contre la pauvreté.
Relever de nouveaux challenges
Pour les prochaines années, ECODEV œuvrera, annonce Sidi Mohamed Lemine Khalifou, à « l’accroissement des compétences de son personnel, à la mobilisation de plus de financement et au renforcement du partenariat avec les ONG nationales et internationales. […] Les axes stratégiques définis pour la stratégie 2016-2020 seront maintenus, avec un accent particulier sur l’entreprenariat-emploi et l’éducation de base, levier essentiel à toute œuvre de développement durable ». ECODEV est aujourd’hui présente, à des degrés divers, en Assaba, Gorgol, Guidimakha, les deux Hodhs, Inchiri, Tagant et Trarza. Elle a pu réaliser près d’une centaine de projets et d’études spécialisées, touchant différents axes stratégiques d’intervention (développement durable, développement local, développement rural, emploi-entreprenariat et services sociaux de base). « Elle reste engagée et ouverte », soutient Sidi Mohamed Lemine Khalifou, « à toute initiative pouvant contribuer au développement de la Mauritanie, appuyé au renforcement du rôle et de la place de la Société civile, en tant qu’acteur incontournable de ce développement ».
Présidant l’ouverture officielle de l’anniversaire, monsieur Mohameden ould Horma, directeur des relations avec la Société civile au Commissariat au Droits de l’homme, à l’action humanitaire et des relations avec la Société civile, a félicité les organisateurs pour leur « engagement soutenu pour le développement, […] [les autorités] apprécient l’engagement de l’ONG ECODEV à améliorer les conditions de vie des populations ».
Renforcer la contribution des acteurs
Donnant le coup d’envoi de la conférence-débat sur l’éducation, regroupant un panel d’experts engagés dans la problématique de l’enseignement en Mauritanie, le président de l’ONG a mis en exergue le rôle crucial que devront jouer les parents d’élèves et la Société civile, pour l’émergence d’un enseignement de qualité. Il plaide pour la mise en place de véritables associations de parents d’élèves dans toutes les écoles, leur implication effective dans leur gestion et, plus généralement, le renforcement de la contribution des acteurs. Il valorise l’expérience du projet TOME, relatif à la transparence et à la gestion des budgets de l’éducation.
Evoquant les réalisations du Centre d’Etudes et de Recherche Pédagogique (CERP) qu’il dirige, l’ancien maire de Riyadh à Nouakchott, Cheikh ould Maata, a mis l’accent sur la formation et la sensibilisation, pour améliorer la qualité de l’enseignement ; plus encore sur l’implication des APE. Un débat qui devrait permettre de tirer des recommandations en vue d’une stratégie capable de « recentrer l’apport des parents d’élèves dans le système pédagogique national, ce qui n’est pas encore le cas ». Le président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et étudiants, Ahmed ould Sghaïr, s’est, pour sa part, félicité du rôle joué par ECODEV dans le domaine de l’éducation, citant les actions à résultats déjà palpables sur le terrain, comme à Riyadh (Nouakchott) ou Tidjikja (Tagant), où l’ONG a formé, en 2018, quelques quarante bureaux de parents d’élèves, dans le suivi pédagogique. L’autre conférence-débat – « Entreprenariat et création d’emplois : quel rôle pour la Société civile et le secteur privé ? » – a permis de débattre sur le rôle que doivent jouer la Société civile et le secteur privé, dans la production d’emplois ; et l’expérience d’ECODEV en la matière.
Dans la foulée, ECODEV a renouvelé ses instances, reconduisant Sidi Khalifou à la tête de l’ONG. Le professeur Cheikh Saadbouh Kamara et Anne Mamoudou Samba sont les deux vice-présidents. Mohamed Mahmoud Atigh, Mohamed Lemine Abda, Alioune Diakité et M’bareck Mohamed Abdellahi complètent l’équipe.
THIAM Mamadou