Quatre (4) candidats à l’élection présidentielle de juin 2019 en Mauritanie, issus des rangs de l’opposition, ont appelé à une refonte de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et un audit du fichier électoral par un acteur indépendant, mercredi au cours d’une conférence de presse conjointe.
Ces candidats sont Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP-soutenu par une coalition de l’opposition), Biram Dah ould Abeid, leader de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA-sous les couleurs d’une alliance SAWAB/RAG), Sidi Mohamed ould Boubacar (allié à une partie de l’opposition), ancien premier Ministre et Kane Hamidou Baba (mouvance nationaliste noire).
Le candidat Mohamed ould Maouloud a rejeté une proposition du gouvernement consistant à rajouter deux (2) représentants de l’opposition au comité directeur de la CENI, et revendiqué une refonte intégrale pour une composition paritaire de l’organisation chargé de veiller à la régularité des élections.
La CENI compte actuellement onze (11) membres « tous favorables à Mohamed Ould Cheikh Mohamed Ahmed ould Ghazouani », a ajouté Maouloud.
Mohamed Cheikh Ahmed Ghazouani, général à la retraite et ancien ministre de la défense, est le candidat de la majorité.
Le candidat Sidi Mohamed ould Boubacar, ancien premier Ministre, a mis en garde les autorités et l’administration contre « la fraude et les irrégularités de nature à porter atteinte à la libre expression de la volonté du peuple, qui comportent les risques de plonger la Mauritanie dans une crise aux conséquences imprévisibles ».
Pour sa part, Kane Hamidou Baba a rappelé le passé « trouble » de l’administration mauritanienne dans le domaine de la gestion des elections et l’absence de confiance de l’opposition vis-à-vis du gouvernement.
Biram Dah ould Abeid a appelé « les mauritaniens à la mobilisation pacifique, à l’image des peuples du Burkina Faso, de Gambie, du Sénégal…. Pour arracher le droit à des élections transparentes, crédibles et tous les acquis démocratiques attachés à la libre expression du vote populaire ».
Il y a quelques semaines, un ancien fonctionnaire devenu conservateur de bibliothèque, Ahmed Mahmoud ould Mohamed, dit Gmal, publiait sur Facebook un post au titre évocateur : « La mémoire en décharge : quand les archives nationales finissent dans les ruelles de Nouakchott ».