Carrefour de plusieurs axes provenant de la banlieue Nouakchottoise, la polyclinique constitue un véritable goulot d’étranglement en termes de mobilité urbaine. Nombre d’automobilistes évitent de s’y aventurer. Et pour cause : les 4 garages de taxis et de bus, des voitures des commerçants anarchiquement stationnés, les très nombreux vendeurs ambulants, les poussepousses, les vendeuses de café, de beignets, de fruits et petits déjeuners, occupant plus d’un tiers de la chaussée et les nombreux ouvriers en quête de travail ou de piétons en attente de taxis ou de bus pour les autres quartiers de la capitale La polyclinique grouille de monde et empeste d’odeurs nauséabondes. En effet, près de ses citoyens souvent stressés, on trouve des ordures et des eaux usées, mélangés à des urines et carcasses de chats, de rats et de petits ruminants. Les petites pluies du lundi et mardi ne sont pas venues arranger les choses.
Face à tout se désordre, il est difficile de se faufiler et de circuler en voiture voire à pieds. Inciviques pour ne pas dire insolents, nos chauffeurs conduisent n’importe comment, semant ainsi une pagaille indescriptible, des embouteillages et des carambolages. Et pourtant, tout ce spectacle désolant se déroule sous les yeux impassibles des agents du GGSR, préoccupés désormais beaucoup plus par les 20 NU (200 um) de l'ancienne CUN. Les éléments du GGSR sont devenus pires que les policiers qu’ils ont remplacés dans la circulation, s’est écrié notre vieux conducteur d’un non moins vieux tacot, tenaillé au carrefour de la polyclinique, ce mercredi matin. Tenez-vous bien, il nous a fallu près d’une heure de temps pour se rendre de la nouvelle maison des jeunes au carrefour de la BMD. Et comment !
Ce qui se passe dans ce carrefour pourtant stratégique ne semble pas préoccuper nos responsables, à commencer par ceux de la défunte CUN, connue pour ses opérations coup de points ponctuels consistant à descendre et à détruire ou à confisquer les produits des commerçants ambulants.
Le ministère de l’hydraulique et de l’assainissement brille, lui aussi par son absence voire par son incapacité. Et les autres responsables dont les luxueuses voitures ne s’aventurent pas dans cette zone « maudite » ignorent cette pagaille qui sévit à quelques kilomètres des quartiers chics de Tevragh Zeina. A commencer par le président de la République qui ne descend jamais au centre médical de la polyclinique.