Depuis quelques mois, dans l’ensemble de la communauté Soninké au Sahel : Mali , Sénégal, Gambie et particulièrement en Mauritanie, les familles d’anciens esclavages sont continuellement victimes d’agressions violentes perpétrées par des foules déchaîneés soutenues par des lobbies féodaux
Dans la localité de Modibougou située dans le département de Kobeni dans la région du Hodh El Gharby à l’Est du pays, un groupe de jeunes s’est d’abord attaqué à Monsieur Fily Cissokho venu de France pour visiter les siens. Fily Cissokho agé de plus de 70 ans s’en sortira avec plusieurs blessures profondes à la tête et n’aura la vie sauve que grâce à son évacuation sur Aioun par ambulance. Quelques jours après, c’était au tour de Tata Khoré Diarra , une jeune femme d’une trentaine d’année d’être sauvagement agressée à domicile par un homme armé d’un gourdin. Malgré les médiations tentées par les tribus voisines de Oulad Nassr, les féodaux reviennent encore une nouvelle fois à la charge mais cette fois aidés par leur alliés venus du Mali pour s’attaquer nuitamment aux familles des antiesclavagistes dans le village de Modibougou. Cette agression criminelle d’une violence inouïe fera plusieurs blessés parmi les femmes , les enfants et même les vieillards.
La principale cause de ces agressions c’est d’empêcher les militants esclavagistes, par intimidations et agressions physiques, d’adhérer au nouveau mouvement d’émancipation « Ganbaanaxu » qui prône l’abolition de l’esclavage et l’égalité de tous les citoyens en droits et en devoirs et ce conformément à la déclaration universelle des droit de l’homme et aux autres lois en vigueur dans les différents pays particulièrement celle en Mauritanie criminalisant les pratiques de l’esclavage sous toutes leurs formes.
Dans la communauté Soninké les pratiques esclavagistes continuent d’être une pratique banalisée, admise et même ouvertement défendue par des responsables politiques de hauts rang et des intellectuels qui sous d’autres cieux se proclament défenseurs des droits de l’homme. Toute personne opposée à cette ignoble pratique est bâillonnée voire exclue de la communauté ; Cela va de l’empêchement de l’accès à la terre aux prononcements unilatéraux de divorces car dans cette communauté les esclaves comme les terres sont encore considérés comme une propriété personnelle du maître.
Suite à cette situation inimaginable au 21eme siècle et de surcroît dans des communautés qui se disent croyantes , l’Association SOS –Esclaves tient à exprimer sa grande indignation face aux violations flagrantes de droits humains qui se traduisent par des traitements inhumains et dégradants dont sont victimes de paisibles citoyens sur la base de leur appartenance sociale .
Devant cette situation, SOS -Esclaves par la voix de son président :
- Dénonce le traitement infligé à ces militants antiesclavagistes
- Condamne sans réserve cette répression aveugle de paisibles citoyens
- Demande instamment au gouvernement Mauritanien de prendre les mesures idoines pour assurer la sécurité de ces personnes sans défense et permettre l’indépendance effective de la Justice afin que les auteurs répondent de leurs actes
- Apporte son soutien total aux victimes de cette barbarie inouïe d’un autre âge
- Exige l’application rigoureuse de la loi contre ces individus qui, par leurs agissements indignes du genre humain, continuent de ternir l’image de notre pays.
- Appelle les militants des droits de l’homme, les victimes de l’esclavage au sein de toutes nos communautés et tous les citoyens épris de justice à s’unir dans le combat commun contre l’esclavage et les pratiques esclavagistes pour l’égalité, la justice et la dignité.
Nouakchott, le 28/12/2018
Le Président