L’Institut Mandela a attribué au président Mohamed ould Abdel Aziz son prix pour la sécurité 2018. Une distinction justifiée par « l’excellence africaine de sa vision stratégique en matière de sécurité et son mérite personnel » selon l’institution. Cette nouvelle a été très bien accueillie par l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), cet organe qui n’écoute et ne relaie que la seule voix du maître. Normal alors que ce média ait abondamment commenté l’événement. Toutefois, au-delà de notre agence uniquement gouvernementale, car ayant tiré un trait sur sa dimension de service public depuis le putsch « rectificatif » du 06 août 2008, il y a fort à parier que le président de la République ne devrait pas occuper la « Une» de la presse reconnue pour son professionnalisme, du fait de l’image véhiculée par l’Institut Mandela.
Au-delà des formules convenues et de la langue taillée dans du bois massif, cet honneur risque fort d’avoir un effet boomerang pour le bénéficiaire. Commentant cette annonce, le Pr Lô Gourmo, vice président de l’Union des Forces de Progrès (UFP-opposition), estime que « le président Mohamed ould Abdel Aziz aurait dû se renseigner sur ce qui se cache derrière ce prix, le personnage qui l’octroie, en abusant du label grandiose de « Mandela » et sur ceux à qui ce « prix » a déjà été décerné jusqu’ici ».
L’opposant mauritanien fait ainsi allusion à un dossier de l’hebdomadaire panafricain « Jeune Afrique » sous le titre «enquête : sur le mystérieux « Institut Mandela » qui honore le burundais Pierre NKurunziza, publié il ya quelques mois.
La crédibilité de ce think tank, qui revendique les valeurs héritées du héros sud africain, est largement entamée du fait de la contestation qui vient des héritiers même de l’icône sud-africaine qui considère que son nom est usurpé par cet institut.
Le profil du récipiendaire 2018 risque fort de donner le coup de grâce à une farce qui dure depuis quelques années, selon l’avis de nombreux observateurs.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.