Depuis quelques jours, des semaines, voire des mois, les scanners des hôpitaux de Nouakchott, excepté celui du CHN, sont tous en panne. Centre hospitalier des spécialités, plus connu sous le nom d’Hôpital Dia, hôpital militaire, Hôpital Cheikh Zayed, hôpital Amitié. Le même sort frappe les appareils d’imagerie par résonnance médicale (IRM) depuis longtemps. Résultats des courses, de nombreux patients se voient obligés de se tourner vers les quelques cliniques privées de la place. En Mauritanie, on le sait, nos prescripteurs sont trop portés sur ces examens coûteux qui souvent leur profitent dans les établissements privés. Un conflit d’intérêts que les directeurs des hôpitaux ne se pressent pas de dénoncer et qui tue, à petit feu, le secteur public aussi bien de la santé que de l’éducation. Pis, nombre de nos médecins détiennent des cliniques privées, eux-mêmes ou y travaillent ; ils orientent, sans hésiter, des malades en fonction de leurs intérêts, ce qui ne manque pas de crever les maigres bourses des populations démunies. En dépit de cette contagion de panne, les responsables de nos établissements ne se hasardent probablement pas à exposer au président de la République, à l’occasion de ses visites dites « inopinées », les véritables maux de leur structure, de crainte de se faire virer au prochain conseil des ministres. Lors de sa récente visite à l’hôpital national, le nouveau directeur de l’hôpital national a-t-il avoué au président, flanqué de son ministre de la santé que son appareil d’IRM et le scanner du service des urgences sont en panne depuis longtemps ? Le président, le PM et le ministre de la santé n’auront rien vu, excepté des vagues des eaux usées venues d’on ne sait de quelles conduites cassées. Au moment où il entrait dans l’établissement, le président de la République et sa suite ont pataugé sur des flaques devant des visiteurs médusés. Enfin, on est en droit de se demander à quoi servent les visites dites inopinées parce qu’elles n’ont aucun caractère inopiné; les responsables des établissements à visiter sont informés quelques heures voire quelques jours avant l’arrivée du président qui se contente des explications sommaires , parfois pédantes de ses hôtes, lesquels auront pris toutes les dispositions pour ne pas indisposer le Rais. Et presque depuis qu’il a commencé ces visites qui n’ont rien de comparables avec celles de l’ancien président Haidalla dont les déplacements étaient tenus secrets et qui débarquait seul dans les directions, aussi bien à Nouakchott qu’a l’intérieur du pays, aucun responsable n’a été relevé pour faute lourde. Il est fort à parier que le nouveau patron de l’hôpital national ne lui a pas dit que son appareil d’IRM est en panne depuis bien longtemps et que l’équipe marocaine qui le tenait, avait fini par plier bagage et que le scanner du service des urgence est inopérationnel.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.