Le collectif des veuves et leurs orphelins a réitéré, le 28 novembre dernier, à l’occasion de la célébration du 58e anniversaire de l’indépendance nationale, leur exigence de voir les auteurs des exactions commises dans les casernes militaires contre les officiers, sous-officiers et soldats tous négro-africains, entre 1989 -91, par leurs frères d’armes maures.
Par marquer ce qu’elles considèrent comme un anniversaire souillé, depuis cette date, du sang de 28 soldats de cette communauté pendus dans le nuit du 27 au 28 novembre 1990 dans la garnison d’Inal, le collectif des veuves présidé par Houleye Sall, mère Houleye pour les intimes, a initié une marche en direction du siège des Nations Unies, dans la matinée du 28 novembre dernier. L’objectif était de dénoncer le refus des autorités mauritaniennes de faire la lumière sur cette période sombre de l’histoire du pays. Elles entendaient surtout réclamer l’abrogation de la loi d’amnistie, adoptée en 1993, sous le magistère du président Maaouia Sid’Ahmed Taya, renversé, en août 2005 par un putsch militaire. C’était bien évidemment sans compter avec les forces de l’ordre, promptes à réprimer. Tôt le matin, des bus bourrés de policiers anti émeutes ont investi le chemin menant vers cet endroit. Leurs bus étaient stationnés près de la Palmeraie et du parc de la mairie de Tevragh –Zeina, et leurs occupants à empêcher tout mouvement vers le siège de l’ONU à Nouakchott, situé près des bureaux de la mairie de Tevragh -Zeina et de la PJ. Ainsi ont-ils refoulé les marcheuses, appuyées cette année par les rescapés, les militants d’IRA et de la société civile.
Dans leurs différentes déclarations et réactions, les veuves, orphelins et rescapés ont dénoncé le refus du pouvoir actuel de régler ce douloureux dossier qui affecte, selon eux l’unité nationale et la cohabitation entre les communautés en Mauritanie. Le collectif des veuves réclame également de connaître l’endroit où sont enterrés les martyrs pour leur offrir des sépultures dignes du nom. Les veuves, orphelins et rescapés considèrent que le pouvoir persiste dans le refus d’abroger la loi d’amnistie qui protège les bourreaux dont certains continuent à se pavaner dans les rues de Nouakchott, sans être inquiétés. Ils ont accusé le régime de pratique raciste et d’exclusion de la communauté noire du pays. Parmi les autres revendications des veuves, ont peut citer également les DEVOIRS de VERITE, de MEMOIRE et de REPARATION.
Signalons que dans le cadre de la célébration de cet anniversaire, le collectif des veuves a organisé une lecture du Saint Coran et des prières pour le repos de leurs martyrs.
Ce que dit la loi d’amnistie de 1993 publié au Journal officiel de la république islamique de Mauritanie, le 15 juin 1993.
Loi numéro 93-23 du 14 juin 1993 portant Amnistie.
Article premier- Amnistie pleine et entière est accordée :
- 1) aux membres des forces armées et de sécurité auteurs des infractions commises entre le 1er janvier 1989 et le 18 avril 1992 et relatives aux événements qui se sont déroulés au sein des forces et ayant engendrés des actions armées et des actes de violences.
- 2) Aux citoyens mauritaniens auteurs des infractions subites aux actions armées et actes de violences.et d’intimidations entrepris durant la même période.
Art 2 toute plaine, tout procès verbal ou document d’enquête relatif à cette période et concernant une personne ayant bénéficié de cette amnistie, sera classé sans suite.
Art 3 la présente loi sera publiée suivant, la procédure d’urgence et exécutée comme loi d’état, au journal officiel de la République Islamique de Mauritanie.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.