Depuis quelques jours, on assiste à une mise à feu de plusieurs dépôts d’ordures de toutes sortes qui ne cessent de s’accumuler dans la capitale. Une curieuse manière de se débarrasser de ces tas d’immondices qui indisposent avec les odeurs nauséabondes qu’elles dégagent (plastiques, carcasses d’animaux…) ; parce que le Conseil régional de Nouakchott (CRN), venu remplacer, il y a quelque temps, la Communauté Urbaine de Nouakchott (CUN) peine, pour le moment à trouver des solutions à ce casse tête mauritanien. Mint Abdel Maleck, qui se disait, dans une interview au Calame, en pleine campagne du 2e tour, prête à engager le combat, aussitôt élue contre la prolifération des ordures tarde à prendre ses marques. Elle hérite d’une situation chaotique au niveau de la gestion des ordures. Des entrepreneurs ayant contracté avec la CUN pour la collecte et l’évacuation des ordures, à la place de PIZZORNO qu’on a chassé pour simplement faire main basse sur ce marché très juteux en cédant le marché à des gens sans expériences, ni moyens .
Tenez, le jeudi passé, pourtant, jour du 28 novembre, ceux qui ont emprunté l’avenue Gamal Abdel Nacer, n’ont pas manquer de découvrir un dépôt d’ordures sur le trottoir, entre la BMCI et la BCI, en plein cœur de la capitale, vitrine du pays et qui se veut moderne.
Ailleurs, particulièrement dans les quartiers périphériques, Arafat, PK, El Mina et Sebkha, les populations se sont, en quelque sorte, résignées à vivre avec des tas d’immondices dont elles se demandent bien d’où elles sont venues. Ces quartiers ne peuvent pas produire autant d’ordures qu’on retrouve, le matin dans les espaces ou près des grands axes de la capitale. Les principaux axes Arafat - PK, carrefour Nancy - marché de bétail - Wharf, l’axe carrefour Netek (Sebkha) - ancien hôtel El Ahmedi, sont devenus de véritables dépotoirs des ordures. Des jeunes ramasseurs, venus de tous les quartiers, balancent, sans soucis ces ordures même sur le goudron. Et quand les tas se transforment en montagnes d’ordures, certains petits malins y mettent du feu, le soir, le plus souvent. Ce fut le cas au niveau de l’axe de Netek, du Wharf, du port, en partant du PK 9. En plus des risques sanitaires auxquels on expose ainsi les riverains, il y a que les conducteurs aussi courent le risque de rouler sur les braises, posées à même la piste. Nos soldats du feu connus pour leur célérité à répondre aux appels peinent à maîtriser les fumées.
Face à cette situation, personne ou presque ne pipe mot. On s’en fout même. Et dans sa déclaration de politique générale, point d’allusion à la question récurrente des ordures et des eaux usées que les citoyens sont contraints à balancer dans les rues. Espérons que les 15 milliards d’Ouguiya du réseau d’assainissement de la capitale, inauguré par le président Aziz, le vendredi 30 novembre ne se transformeront pas en fumée des ordures.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.