Les mauritaniens s’attendaient à tout sauf à l’entrée du chef d’état-major général des forces armées au sein d’un gouvernement dont la durée ne doit pas excéder quelques mois et surtout qu’en principe, celui-ci doit préparer la présidentielle de 2019. D’autant plus encore que ce général est considéré comme étant le mieux indiqué par la majorité des observateurs, voire même par certaines chancelleries occidentales pour succéder à l’actuel président de la République, son compagnon avec lequel il a eu à collectionner les trophées de guerre, en matière de coup d’état, s’entend. Le départ de l’état major des armées au sein duquel il jouissait de respect suivi de son entrée au sein du gouvernement d’Ould Béchir laisse perplexes les observateurs qui s’interrogent sur la suite du feuilleton de la présidentielle de 2019.
Des rumeurs et autre supputations avaient fait croire qu’Ould Ghawani n’était pas très porté vers les salons feutrés de la présidence mais que c’est sous la pression d’un groupe de hauts gradés qu’il avait cédé.
Après la nomination surprise d’Ould Baya, autre dauphin cité au perchoir, l’arrivée de Boydiel au sein de l’UPR, dans la tourmente après son échec d’arracher la commune Arafat au parti Islamiste Tawassoul, le président Mohamed Ould Abdel Aziz est semble-t-il en train changer de plans pour mieux baliser le chemin pour sa succession ou qui sait, de son maintien au pouvoir en faisant modifier la constitution par l’Assemblée Nationale au sein de laquelle il dispose d’une majorité mécanique. Le tombeur de Sidi Ould Cheikh Abdallahi aurait-il bien médité cette courte aventure? La nomination du successeur d’Ould Ghazwani à la tête des forces armées mais aussi d’autres changements au sein de l’équipe serrée du président finiront par lever le coin du voile sur les prochaines étapes du feuilleton de la succession du président Aziz. Continuons donc à spéculer. Ould Abdel Aziz, lui aura prouvé, à ses adversaires dont certains sous-estiment les compétences, combien il aura appris de son séjour au Plais mais aussi de sa proximité avec les présidents Taya, Ely et Sidoca.