L’Union des Forces du Progrès (UFP) a décidé de présenter M. Bakary Seta Wagué, à la tête de sa liste à la députation de la circonscription de Kaédi. Un gros challenge pour ce professeur de sciences naturelles reconverti en spécialiste d’assainissement, avec une expériences avec DRAGUI Environnement ( PIZZORNO).
« A Kaédi, tout est prioritaire ». Ainsi annonce-t-il les couleurs, mais se hâte-t-il de préciser : il faut en choisir les plus urgents à régler pour les populations.
Au cours d’une rencontre avec le reporter du Calame, le candidat de l’UFP décline ses ambitions pour Kaédi et liste les priorités de la prochaine législature: au Parlement, nous défendrons une politique qui met la justice sociale au cœur du développement, parce que, poursuit-il, tant que les citoyens d’un même pays sentent qu’ils ne sont pas traités de la même manière, devant la justice, l’école, la santé et les ressources du pays… on ne peut construire une unité nationale solide, garantir un avenir meilleur à tous, indique M. Wagué. Mais pour en arriver là, il faut que les élus connaissent la mission qui leur est assignée par les électeurs. Ils sont élus pour accomplir une mission, donc ils sont redevables aux citoyens. Une pierre dans le jardin d’une décentralisation ratée que nous expérimentons, hélas sans grand succès, depuis plusieurs décennies. Les missions des maires ne sont pas bien claires et ils ne disposent pas de moyens pour satisfaire les attentes de leurs administrés, relève Wagué. Nos villes croulent sous le poids d’une administration pléthorique qui pèse sur les ressources de l’état et des populations, et au lieu d’alléger cette lourdeur, d’améliorer la gouvernance locale, on rajoute des conseils régionaux dont les missions restent encore floues, déplore le candidat de l’UFP.
A l’endroit des citoyens, le candidat de l’UFP en appelle à leur prise de conscience ; ils doivent être des acteurs de leur développement. Une éducation citoyenne s’impose pour relever les défis du moment, invite M. Wague.
Parmi les priorités de sa ville natale Kaédi proprement dite, le candidat de l’UFP cite l’assainissement qui demeure entier, en dépit de quelques tentatives, ça et là. Il nous faut un plan régional d’assainissement ; nous défendrons l’idée au Parlement, une fois élu. Et de poursuivre : Kaédi et le Gorgol en général disposent d’un énorme potentiel pour relever ce défi (ressources humaines, la terre, l’eau) mais on n’a pas commencé par le bon bout. c'est ce qui motive notre engagement, nous allons pousser les pouvoirs publics à adopter un plan d’assainissement régional.
La capitale régionale du Gorgol qui fut l’une des plus importantes du pays, au début des années 70 avec le premier abattoir frigorifique, une tannerie, l’école nationale de formation et de vulgarisation agricole (ENFVA), le périmètre rizicole, capable de nourrir toute la région, semble aujourd’hui faire du surplace. Et c’est fait à dessein, suspecte Wagué. On ne peut pas continuer, à notre époque, à bloquer des campagnes agricoles par le simple fait que certains paysans ne se sont pas acquittés, pour des raisons compréhensibles souvent, de leurs redevances. Un problème de recouvrement que certains politiciens utilisent comme fonds de commerce. En effet, quand il y a blocage, certains d’entre eux accourent pour régler la note à la place des exploitants, ils ne font rien, en revanche pour trouver une solution pérenne à ce problème récurrent, fait observer Wagué. Et c’est pour éviter tous ces problèmes que nous invitons les populations à faire le bon choix, le jour de vote, à sanctionner les vendeurs d’illusions ; nous aurions souhaité un débat franc pour éclairer les citoyens, sur les enjeux des élections, regrette-t-il.
Parmi les autres maux de Kaédi, le candidat de l’UFP cite des infrastructures de santé et d’éducation pas à la hauteur. Il est incompréhensible, voire inacceptable que des structures de santé à l’intérieur du pays peinent, avec les milliards qu’on injecte dans ce secteur, à évacuer des malades sur Nouakchott à cause de manque d’ambulances, de ne pas pouvoir prendre en charge des cas ordinaires sur place, s’indigne M. Wague.