Le premier parti de l’opposition démocratique à l’assemblée nationale, Tawassoul a dévoilé, ce lundi midi, à son siège ses différentes investitures au niveau des communes et des conseils régionaux.
Prenant la parole, lors d’une conférence de presse, le président du haut conseil des élections, Cheikhani Ould Boiba, le parti Tawassoul a présenté des listes dans 156 communes dont 31 en alliance avec 9 partis politiques de l’opposition, conformément à l’accord électoral signé entre les partis du FNDU et l’alliance électorale de l’opposition démocratique (AEOD). Il s’agit d’ADIL, HATEM, CDN, MPR, Moustagbel, RDU, AJD/MR et RD. Par rapport aux dernières élections, Tawassoul a élargi sa base avec une présence dans 8 nouvelles communes, ce qui témoigne selon Ould Boiba de la massification du parti. Tawassoul est également présent dans toutes les Wilaya, avec 5 alliances et attend par conséquent l’appui des autres partis de l’opposition.
Toujours selon le président de la commission chargée des élections, le parti Tawassoul sera seul opposé à l’UPR dans 14 communes. Les listes candidates de Tawassoul se distinguent par le fait qu’elles sont représentatives des l’ensemble de la population mauritanienne dans toute sa diversité, des compétences avérées, déclare le président du conseil des élections. Le choix a été fait librement par les instances de base du parti avant d’être validé par le bureau exécutif du parti, affirme Ould Boiba.
Répondant à des questions des journalistes, les responsables du parti n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude sur la gestion du processus électoral surtout, après l’incident intervenu entre la CENI et le Ministère de l’intérieur. A ce propos, le vice-président du parti, Saleck Sidi Mahmoud, président de la commission des alliances, cet incident est un rappel à l’ordre de la CENI par le ministère de l’intérieur et qui signifie qu’elle n’est pas tout simplement indépendante, et qu’elle ne peut rien faire sans son aval. Et d ‘ajouter : nous n’avons pas compris la célérité avec laquelle le ministère de l’intérieur a réagi et a saisi la Cour Suprême qui, à son tour, a pris sa décision avec une promptitude inhabituelle pour invalider la décision de la CENI. C’est d’ailleurs pourquoi, nous avions, en son temps émis des doutes sur l’indépendance de cette instance et avions souhaité et continuons à le faire, la mise en place d’une commission électorale nationale inclusive et consensuelle, rappelle Ould Sidi Mahmoud qui redoute, comme Ould Boiba, la machine de fraude que le pouvoir a déjà mise en branle. Nous comptons sur la maturité de la population mauritanienne qui n’acceptera pas, nous en sommes convaincus qu’on lui vole ses voix.
Par rapport aux inscriptions à distance que la CENI avait préconisée, les responsables de Tawassoul laissent entendre que l’opposition n’a aucune emprise sur elles, qu’elles n’a pas été associée à la décision et que par conséquent elle s’en méfie parce que les données de l’UPR lors de sa réimplantation pourraient être utilisées pour confectionner la liste électorale.
Notons que le parti annoncera sous peu ses investitures pour les législatives.