Au cours d’une session ordinaire de l’Assemblée nationale, le député de Tawassoul Mohamed Goulam Ould El hadj Cheikh a adressé une question orale au ministre de l’équipement et des transports, Mohamed Abdallahi Ould Oudaa lui demandant de donner les détails de la liquidation de l’établissement national d’entretien routier et les conditions de son reversement à l’ATTM. Dans les commentaires qui ont précédé la question, le député a rappelé que le gouvernement a déjà dépensé entre 1300 et 1500 milliards d’ouguiyas en infrastructures à travers des adjudications qui se passent dans la plus grande opacité en l’absence des entreprises du secteur privé. Les marchés généralement de gré à gré sont systématiquement donnés à l’ATTM et à l’ENER ou à une société connue qui sous-traite les marchés par manque de moyens techniques et de qualification en ressources humaines en engrangeant de gros profits puisque les départements de tutelle sur instruction de très hautes autorités lui permettent de procéder à des surfacturations phénoménales. A titre d’exemple, la charge de sable qui se vend à Nouakchott entre 14 et 18 mille d’anciennes ouguiyas est vendue par cette société à 180.000 UM. Dans son intervention, le député a déclaré que la grande campagne médiatique qui accompagne ces réalisations oublie souvent de remarquer qu’elles n’ont pas impacté sur le bilan des accidents routiers souvent très meurtriers sur les routes nationales. Par exemple en 2016, les services officiels ont enregistré 134 morts alors qu’en 2017 ils ont enregistré 437 morts. L’état des axes routiers Rosso/Nouakchott ou Aleg/Boutilimit entre autres démontre si besoin est que ces grandes réalisations infrastructurelles et routières dont on parle tant ne sont pas plus grandes que cela.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.