« Le parti Convergence démocratique Nationale (CDN) prendra part aux prochaines élections », c’est c e qu’a déclaré son président Me Mahfoudh Ould Bettah, au cours d’une conférence de presse, tenue ce mardi midi, au siège de son parti. Une décision qui découle, selon lui, d’une étude approfondie de la situation politique, économique et sociale du pays. « Le peuple mauritanien a soif de changement et nous devrons nous battre pour l’y conduire. Le parti CDN, en ce qui le concerne, ajoute-t-il, ne ménagera aucun effort pour y contribuer », s’est engagé son président. Ould Bettah a saisi l’occasion pour lancer un appeler solennelle à l’ensemble des acteurs politiques pour la mise en place d’un front uni afin de barrer la route au pouvoir en place qui s’apprête, croit-il, à commettre une fraude industrielle comme lors du référendum du 5 août dernier. En effet, rappelle Ould Bettah, lors de ce scrutin auquel son parti avait pris part, non seulement le pouvoir a embarqué toute l’administration et autres corps constitués pour faire triompher son projet, mais il a surtout usé de la fraude en recourant à une liste électorale non renouvelée et non purgée des morts. Et pour ne pas en arriver là, selon le président du CDN, les partis politiques doivent mettre de côté leurs intérêts égoïstes, leurs opportunismes, pour ne pas rater ce rendez-vous avec l’histoire. Pour le président du CDN, le régime en place a mis la Mauritanie à genoux par ses pratiques gabegistes, un chômage galopant de jeunes, la déliquescence des secteurs de l’éducation et de la santé, la marginalisation de certaines couches du pays… Si les mauritaniens ne se ressaisissent pas pour bouter, dehors, le pouvoir en place, prévient-il, ils se réveilleront, au lendemain des prochaines élections, avec son clone ; il n’est pas prêt de quitter en 2019. Et pour cause, la campagne de réimplantation de l’UPR en cours alors que le président Aziz doit quitter le pouvoir dans quelques mois. Ce qu’il n’a pas réussi à offrir aux mauritaniens depuis bientôt dix ans, il ne saura le faire en quelques mois, note Ould Bettah. Et le président de la CDN d’inviter le président Ould Abdel Aziz à méditer et à réfléchir sur ceci : aucun parti ne peut survivre à son mentor. Et de citer le sort des partis que sont le PPM, les SEM, le PRDS, ADIL.
Rappelons que le parti CDN avait quitté le FNDU à la veille du référendum constitutionnel du 5 août 2016. Ce parti estimait que le moment était opportun pour en découdre avec le pouvoir et son projet. Parce qu’après une enquête menée par le parti, auprès de ses différents segments, le peuple mauritanien était, dans son écrasante majorité opposé aux modifications de la Constitution (suppression sénat, changement des couleurs du drapeau national et des paroles de l’hymne national…). Le parti CDN avait accusé le pouvoir de l’avoir empêché de battre campagne pour le NON.