Le Rassemblement pour l’Égalité et la Justice (REJ) entend prendre part aux prochaines élections municipales, législatives et des conseillers régionaux. C’est ce qu’a déclaré son président, Cheikh Sid’Ahmed Dieng, au cours d’un entretien avec un reporter du Calame. « Les préparatifs vont bon train. Nous nous préparons à ce rendez-vous capital, nous sommes descendus sur le terrain à la rencontre des militants et sympathisants, pour expliquer notre décision, redynamiser nos structures existantes et en mettre de nouvelles en place ».
Rationnant ses moyens afin de se donner les meilleures chances de grappiller quelques sièges, le REJ a ciblé certaines villes, comme Nouadhibou, la capitale économique du pays qui vit naître le parti, en 2008. « Ici, le REJ a fini d’installer sa fédération », révèle son président. Le parti mise aussi sur Nouakchott (Sebkha et El Mina), Rosso et Kaédi. « Des démarches ont été effectuées auprès de cadres du Gorgol et du Guidmakha », signale monsieur Dieng avant d’ajouter : « nous nous adressons à une certaine catégorie de gens éveillés et réveillés. Une singularité du REJ qui se veut parti idéologique où les gens entrent par conviction, non à cause ou grâce à quelques subsides, comme le riz ou des billets de notre Ouguiya nationale. Si nous avons fondé le REJ, c’est que nous sommes attachés à des valeurs de justice et d’égalité, nous estimons que ceux qui ont eu à gérer les biens communs doivent rendre compte. Sinon, on encourage et perpétue l’impunité. […] La Mauritanie a été dotée, par la nature, d’énormes potentialités. Elles doivent profiter à sa population qui n’atteint pas quatre millions. Si nous vivons dans la précarité, c’est à cause de la médiocrité de l’homme ».
Coalition avec d’autres partis membres de l’Union des partis des forces de la majorité démocratique, lors des prochaines élections ? Sans exclure l’option, le président du REJ estime que le parti doit, pour ce premier test, d’abord compter sur ses propres forces. Les discussions sont en cours, dans l’Union des dix-sept partis des forces de la majorité démocratique, « une majorité d’idées », comme se plaît à revendiquer monsieur Dieng qui préside la commission de réflexion sur une éventuelle coalition. « Il faudra régler les problèmes juridiques », pense-t-il.
Rapports avec l’autre majorité, dite présidentielle ? « Aucun, sinon que nous appartenons tous à la majorité qui soutient le président de la République », répond monsieur Dieng. Parlant des raisons qui ont poussé le REJ à choisir ce camp, il explique que l’action du président Mohamed ould Abdel Aziz « cadre avec le projet de société du REJ » et que son parti « opte pour un combat d’idées, non pour la confrontation, souvent source de violence ». Et de citer quelques exemples : la fondation de l’École prytanée militaire, une revendication de son parti avec le service national obligatoire, la construction des hôpitaux de proximité…
« Mais un bémol ! », se hâte de noter le président du REJ : « le prytanée militaire n’est ouvert qu’à une seule composante ethnique du pays, ce qui est loin du projet de notre parti, à savoir l’égalité et la justice pour tous. Nous avons tenu à dénoncer cela, tout comme lorsque le ministère de l’Éducation a décidé de normer la candidature au bac (moins de 22 ans, moyenne supérieure à 5) C’est dire que, « tout en apportant son soutien au Président, le REJ se réserve le droit de dénoncer, plus fort que l’opposition dialoguiste et radicale, les manquements du régime, dans tous les domaines », observe M. Dieng, se hâtant de préciser : « nous ne sommes pas un parti né des moyens de l’État, nous vivons sur nos maigres moyens ».
DL