Un sit-in de protestation a été organisé, lundi, devant les locaux de la DGSN, pour dénoncer et fustiger les arrestations abusives, notamment celle du sénateur ould Ghadda et la mise en examen d’une douzaine de sénateurs, deux syndicalistes et 4 journalistes. Dès neuf heures du matin, les travailleurs de la CNTM et de la CGTM étaient sur place. Ils sont rejoints, un peu plus tard par les journalistes et divers autres membres de la Société civile. Mais c’est avec l’arrivée du président du FNDU, accompagné d’éminentes personnalités, comme Yahya ould Ahmed El Waghf, Moussa Fall, Ould Hanana ou ould Lematt, que les choses sérieuses commencent, malgré la présence massive des forces de répression. Signalons que l’ex-sénatrice Maalouma ne les avait pas attendus pour déjà faire preuve, comme à son habitude, d’un courage et d’une pugnacité remarquables.
Malgré les menaces et les intimidations, le président du FNDU prend la parole, pour exiger l’arrêt des poursuites contre les sénateurs, les syndicalistes et les journalistes, ainsi que la libération du sénateur Ould Ghadda, embastillé, depuis Septembre dernier, par la seule volonté d’Ould Abel Aziz. Il réaffirme, avec force, la détermination du FNDU à poursuivre sa lutte pour l’élargissement des détenus, tout en mettant l’accent sur la situation délétère qui prévaut dans le pays. La sénatrice Maalouma revient à la charge, réclamant plus de liberté et de justice, pour le peuple mauritanien, et apporte vibrant soutien à son collègue emprisonné. Tous les orateurs lui emboîtent le pas, exigeant la libération du sénateur et la fin de la répression qui s’abat sur les citoyens. Les journalistes s’indignent plus particulièrement du sort réservé à leur confrère Moussa Samba Sy, directeur de publication du Quotidien de Nouakchott : après avoir reçu l’aval du juge, pour se rendre en pèlerinage aux lieux saints de l’islam, il se l’est en effet vu retirer, par le procureur, certainement sur les ordres du gouvernement. Plusieurs responsables syndicaux, notons-le enfin, Samory ould Bèye, Nahah, et Mamadou Sarr, président du FONADH ont tenu à marquer de leur présence le sit-in qui s’est achevé vers midi, dans une ambiance de lutte et de détermination, comme le souligne un travailleur : « nous serons ici, tous les lundis, pour affirmer notre résolution à lutter contre ces arrestations et mises en examen arbitraires ».