Un groupe de veuves, orphelins et rescapés des évènements de 89/91, membres du collectif COVIRE ont célébré, ce dimanche 25 mars, le 9e anniversaire de la journée de réconciliation nationale, sous le signe « pas de pardon sans justice ». A cette occasion, ils ont tenu un sit-in devant les grilles de la présidence de la République, brandissant des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire « pas de pardon sans justice » pour les tortionnaires. Ils entendaient ainsi clamer leur opposition à la politique du gouvernement visant à clore unilatéralement le dossier, sans le « devoir de vérité et de justice », dénoncer l’ « opacité » de la gestion du processus de règlement de ce dossier.
Dans un communiqué distribué à cette occasion, les intéressés ont rappelé le processus « opaque» de règlement du passif humanitaire qui a visé à « tromper » victimes, veuves et ayants droit». Pour eux, le devoir de mémoire et de réparation ne suffisent pas à effacer les larmes, nous n’entendons pas baisser les bras, pour réclamer justice, c’est seulement après cela qu’il faudra envisager le pardon, sinon, personne ne peut pardonner, à notre place, a martelé Aissata Diary Sall, secrétaire générale adjointe du collectif des veuves.
Pour rappel, après la prière de Kaédi, le président Aziz avait octroyé des aides aux rescapés via le COVIRE.
La journée 25 mars a été déclarée journée de réconciliation nationale, suite à la prière aux morts, organisée à Kaédi, sous l’égide du président Mohamed Ould Abdel Aziz, à l’époque, président du Haut Conseil D’Etat. A cette occasion, il avait reconnu le « tort » fait à la communauté négro-africaine, pendant les années dites de « braises », 89 -91 et a demandé pardon. Une période qui a vu des milliers de mauritaniens déportés au Sénégal et au Mali et selon divers chiffres, et des centaines de soldats issus de cette communauté torturés, exécutés ou révoqués des corps habillés. Une loi d’amnistie votée en 1993, sous le régime d’Ould Taya, viendra empêcher toute poursuite judiciaire contre les présumés tortionnaires.
Le président a également octroyé des pécules et terrains aux victimes, ayants droit et des rescapés. Des gestes que les veuves et leurs orphelins jugent très en deça de leurs attentes et qui ne peuvent en aucun cas les empêcher d’exger le devoir de vérité et de justice pour une Mauritanie réconciliée.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.