Le gouvernement mauritanien vient de procéder au renvoi sans aucune forme de procès de 137 employés de l’ancien établissement national de l’entretien routier (ENER) qu’il a décidé il ya quelques mois de faire fusionner avec l’ATTM, une filiale de la SNIM avec l’engagement de reverser tous les travailleurs à cette société qui se chargera de l’accomplissement des missions anciennement dévolues à la défunte boîte. Les travailleurs révoqués se sont aussitôt rassemblés devant les locaux de leur ancienne société pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une véritable injustice dont les conséquences désastreuses vont affecter des milliers de familles que les mis à la porte prenaient directement ou indirectement en charge. Ces nouveaux chômeurs viendront s’adjoindre à ceux de la SONIMEX et de l’Agence d’Accès Universel dont les employés sont aussi dans la rue depuis que le même gouvernement a décidé de déclarer la fermeture de leurs établissements. Parmi les déguerpis de l’ENER figurent des cadres, des fonctionnaires moyens et des agents qui ne savent quoi faire ni à qui s’adresser pour faire entendre leurs revendications. Selon I. Ould Khairallah, chauffeur contacté devant le siège de l’ENER : ‘’les travailleurs ne se laisseront pas faire. Cette chose ne peut pas aller comme ça. La coupe est pleine. Un peuple à qui on tord le cou de gauche à droite’’. Il ya quelques mois, des inspecteurs généraux des finances ont débarqué à l’ENER. Les premiers rapports ont démontré que cet établissement était un exemple de mauvaise gestion qui se manifestait entre autres par une pléthore d’employés inutiles, par des pratiques de dépenses injustifiées, par de la surfacturation et par l’engagement de travaux qui ne sont pas traditionnellement ni du rôle ni de la compétence de l’ENER et qui ne sont nulle part mentionnés dans son cahier de charges. Les parachutages abusifs des directeurs, les locations d’engins et de voitures auprès des particuliers connus et d’institutions fantômes et toutes autres sortes de malversations qui ont mis la structure à genou. A mi-chemin, les inspecteurs généraux des finances ont été rappelés par leur ministère de tutelle (ministère de l’économie et des finances) et réorientés vers d’autres dossiers pour que leur mission à l’ENER finisse en cul de sac par la volonté de quelques hauts placés qui ne voudraient pas que leurs protégés soient démasqués. Non seulement la procédure d’audit a été arrêtée, mais l’établissement a été liquidé et une décision du conseil des ministres a ordonné de le fusionner à l’ATTM pour empêcher toute poursuite compromettante. Son directeur général en fonction a été accusé de malversation et jeté en prison. Le renvoi des 137 employés représente l’acte II de cette comédie à senteur d’injustice flagrante envers des citoyens désemparés. Travailleurs de Pizzorno. Travailleurs de la Sonimex. Travailleurs de l’Agence à l’Accès Universel. Travailleurs de l’ENER. Au suivant.
Soucieux de moderniser Nouakchott et d’en faire une ville un tant soit peu viable, le gouvernement a décidé de débloquer cinquante milliards d’ouguiyas MRO. Plusieurs départements ministériels sont concernés par cette mise à niveau dont le moins qu’on puisse dire est qu’elle a tardé.