Ould Moine relâché
Nous suivons, depuis deux semaines, l’affaire de la Cité-plage. Rappelons qu’un groupe de jeunes cambrioleurs y avait investi, la nuit, la villa de Cheikh ould Abderrahmane ould Moine. Réveillé en sursaut, celui-ci s’empare de son fusil et tire sur les indésirables. L’un d’eux est tué, ses complices s’enfuient avec la dépouille. La victime, Yacoub ould Ali Jean, est jeté par ses complices, Brahim ould Ahmed Taleb dit El libi, Mohamed Lemine ould Beirouk dit Bouzi et Mohamed ould Badeine, devant le domicile de ses parents au Ksar. La police les arrête le lendemain. Venu déclarer l’affaire au CSPJ, Ould Moine est également mis aux arrêts. L’instruction de cette affaire va durer plus de dix jours. Finalement, Ould Moine et les trois suspects sont déférés devant le Parquet. Leur dossier est aussitôt transféré au juge d’instruction du troisième cabinet. Après avoir écouté les déclarations d’Ould Moine et pris connaissance de son permis de port d’arme, qui date de quinze ans, il remet le tireur en liberté. Les trois cambrioleurs sont écroués à la prison civile de Dar Naïm. Rappelons que Brahim « El libi » avait été déjà arrêté, pour avoir poignardé grièvement un jeune homme. SI les deux autres sont connus des fichiers de la police, Yacoub ould Ali jean ne l’était pas.
Une dangereuse bande sous les verrous
Depuis plus d’un mois, plusieurs quartiers de Toujounine vivent sous la terreur. Une bande circule, jour et nuit, braquant et agressant les passants. A Bouhdida, des jeunes filles en route vers l’école ont été battues et délestées de leurs sacs. D’autres groupes d’enfants en ont été eux aussi victimes. Leurs parents ont adressé plusieurs plaintes aux commissariats de police. Certains ont même empêché leurs enfants d’aller à l’école. Les agents du commissariat de Toujounine 2 reçoivent alors l’ordre de mettre de l’ordre dans cette affaire. Une piste les conduit à interroger un suspect appelé Sid’ El Khayr. Son audition permet de mettre la main sur ses complices. Nour ould Ahmed et Mohamed Salem sont arrêtés de conserve. Le chef de la bande, Lemrabott ould Lefdal, est coffré un peu plus tard. Plusieurs poignards et machettes sont découverts dans leur repaire, ainsi que des sacs à main. Le commissariat Toujounine 2 transfère les quatre lascars au Commissariat spécial chargé des mineurs en conflit avec la loi de la wilaya-Nord. Trois d’entre eux sont en effet mineurs. Rappelons que la zone Nord-est de la ville de Nouakchott reste une des zones les plus rouges de la délinquance et du crime.
L’autre face de « Gouggouh »
Le tristement célèbre « Gouggouh » est connu de nombre de nos lecteurs. C’est un personnage hors commun. Récidiviste notoire, Samba ould Abdel Samad sema épisodiquement la panique, les quinze dernières années, et compte, à son actif, des dizaines de délits. Tout le monde se rappelle du climat de terreur qu’il fit régner aux jardins maraîchers de Sebkha en 2004. Les personnes qu’il croisa, la nuit, à Arafat, n’oublieront jamais la chaîne qu’il leur mettait au cou, pour les obliger à vider les poches. Ni sa machette longue de quatre-vingt centimètres. Samba« Gouggouh » a purgé plusieurs peines de prison. La dernière s’est achevée il y a quelques mois. Surveillé de près, il semble s’être « rangé des voitures ». Il ne porte plus de couteau ni poignard et ne fréquente aucun lieu de la délinquance. Il tient petit commerce à la Cité-plage ; s’y tient même, avec assiduité. Le marché aux puces ou « tieb-tieb », si prisé des malfaiteurs, ne l’intéresse plus. Ses contacts se résument à ses proches et quelques policiers avec lesquels il collabore. Un simple coup de téléphone et Gouggouh se présente au commissariat pour donner un tuyau et repartir, sans être inquiété. Ses ex-amis commencent à se méfier de lui et à le regarder d’un mauvais œil. « J’ai pris, j’ai payé cher, je veux désormais vivre tranquille », a-t-il confié à un proche.
Mosy